Bien qu'ayant décidé, depuis un certain temps déjà, de ne plus m'intéresser aux soubresauts d'un cursus de formation - ou peut-être d'un "système" ? - qui me parait déjà bien gangrené et de moins en moins crédible (voir l'article Changement de cap ?), je ne peux m'empêcher de me faire l'écho des préoccupations de certains collègues qui, au vu des dérives du système, se transforment de temps en temps en whistle blowers, histoire de dire, un jour, "on vous aura prévenus". Voici donc un petit texte émanant d'un collègue d'un établissement public proposant cette formation en BTS Audiovisuel, et qui exprime déjà assez clairement, me semble-t-il, ce qu'un certain nombre d'intervenants, enseignants certifiés ou contractuels, pensent depuis un certain temps déjà.
Je ne souscris pas à tout ce qui est écrit ici car, sur certains points, je ne peux m'empêcher de penser qu'il est temps de faire évoluer les mentalités à l'intérieur du mammouth. Je n'ai rien contre, en particulier, la volonté d'intégrer des bacs pro en plus grand nombre et je n'ai rien non plus contre les quotas. Mais ce texte exprime bien, à mon sens, les inquiétudes d'une partie de la profession, confrontée à la dévalorisation de fait d'une formation qui est, tout de même, la seule véritable porte d'entrée aux métiers techniques du cinéma et de la télévision.
J'aurais certainement préféré une réflexion d'ensemble sur les conditions qui pourraient permettre à cette formation d'évoluer et de s'adapter aux transformations de l'ensemble du système socio-économique et technique des médias. L'Education Nationale ayant fait, comme d'habitude, la preuve qu'il était impossible de réformer un système de l'intérieur, il ne reste plus qu'à attendre, patiemment, les prochains soubresauts de la bête et gageons que, cette fois, nous n'attendrons pas dix ans...
Rémi, je te laisse lire et puis tu pourras mettre en ligne, si tu veux:
Donc,
outre le passage à 15 par option puis à 18 par option qui va pendre au
nez de tous les BTS AV d'ici quelques années (avant 5 ans, sans doute), il y a
DES MAINTENANT la modification du système APB pour privilégier
l'arrivée des bacs pro en BTS AV !
Un tiers des
places sera dorénavant réservé aux bacs pro et ce, malgré le taux
d'échec des étudiants issus de bac pro à l'examen de BTS AV (taux
d'échec énorme en dépit de la bienveillance coutumière des jurys et du
rattrapage).
C'est également du pain béni pour
les BTS privés, qui vont voir arriver bien plus d'étudiants issus de Bac
normaux (je devrais dire de "vrais" BAC, même si c'est pas très
sympa... mais cela aurait le mérite d'être honnête et, surtout,
cde correspondre à la réalité)... non seulement ce seront les seuls
établissements qui continueront à avoir un BTS "national" (les BTS
publics, du fait du passage en contrôle continu, ont déjà été répertoriés par les
professionnels pour ne bientôt plus délivrer que des diplômes d'école)
mais ils auront en plus un apport d'étudiants ayant un niveau bien
supérieur aux Bac Pro à l'entrée.
Je ne
jetterai pas la pierre aux contractuels et autres précaires, mais
l'apathie générale des enseignants en BTS AV au niveau national est
profondément coupable ! Par peur de se faire taper sur les doigts (un
certifié ne risque pas grand chose de plus que çà !), ils laissent le
BTS AV (ainsi que le diplôme de ceux qui l'ont obtenu... depuis le
début de son existence) se faire défoncer et rabaisser. A terme, cela
donnera un excellent argument aux recteurs pour fermer ces BTS, lorsque
la prochaine vague d'économie viendra.... Ce n'est pas comme si cela
n'avait pas déjà été tenté dans certaines académies ces dernières années
!
La mobilisation contre la fusion des deux
options, il y a trois ans, je le rappelle, n'était qu'un écran de fumée,
destiné à vérifier les éventuelles réactions du corps enseignant...
Une fois que la "faible" mobilisation a fait reculer cette fusion en
carton, il était facile de dire "on a gagné" et d'accepter les vraies
réformes: contrôle continu (CCF), réduction des heures (de 2 à 10h par semaine selon les
BTS) lors du passage au nouveau référentiel et, enfin, inflation des
effectifs.
Un enseignant en BTS Audiovisuel
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