‘Il
en est du naturaliste comme du
chasseur ; ce n’est pas dans un tiré que l’on parvient à trouver du
gibier. Celui qui est guidé par une longue expérience, durement acquise,
trouvera toujours quelque chose là où tout autre ne verra rien’
Henri de Lacaze-Duthiers, Archives de Zoologie Expérimentale et Générale (1891)
L’invention de
la photographie constitue l’un des grands moments de la transformation
esthétique et technologique du 19ème siècle. Son emploi dans la
recherche scientifique, et tout particulièrement dans les sciences naturelles
reste cependant conditionné, pendant toute la période, aux possibilités qu’elle
pourrait offrir pour l’observation de processus, de matières ou d’êtres
vivants.
A mesure que le siècle
avance, il devient évident pour nombre de savants que l’emploi des dispositifs
de prise de vues automatiques nécessite la mise au point d’équipements
particuliers, développés pour des applications spécifiques. Des noms de savants
ou d’artistes seront très vite associés à des innovations technologiques
permettant d’effectuer des prises de vues dans des conditions particulières.
Jules Janssen, Edwaerd Muybridge et d’autres vont associer leur nom à
l’invention de dispositifs qui vont rendre visibles, grâce au procédé
photographique, des évènements qui ne pourraient être perçus à l’œil nu. Alfred
Donné réalise, en 1840, des daguerréotypes d’objets microscopiques invisibles à
l’œil nu. Pour Monique Sicard, « l’irruption de la photographie au sein du
dispositif d’observation est une révolution. L’image rend possible le partage
du regard. Avec lui, le dialogue. »[1]
Dans le domaine des
sciences de la nature, la photographie des animaux vivants dans leur milieu
naturel devient un objectif réaliste à mesure qu’apparaissent sur le marché, ou
que sont réalisés, des équipements permettant de visualiser des évènements se
produisant en dehors des capacités de perception de l’œil humain, ou encore des
évolutions et des transformations se produisant dans des milieux difficilement
accessibles.
En somme, l’invention
de la photographie ouvre tout un champ à la visualisation scientifique qui
restait, jusqu’au milieu du siècle, le domaine des reproductions d’artistes ou
de savants versés dans les arts plastiques. C’est ainsi qu’un naturaliste tel que Louis Boutan, et
avant lui l’anglais William Thompson, en sont venus à tenter de donner une
visibilité à des phénomènes et à des paysages subaquatiques encore largement
ignorés de la communauté scientifique.
Dans ce travail
consacré à l’utilisation par Louis Boutan de la photographie comme moyen de
représenter de manière réaliste les fonds marins, je commencerai par retracer
de manière succincte les principales étapes de sa carrière de naturaliste. Une
deuxième partie sera consacrée à Henri de Lacaze-Duthiers, le fondateur du Laboratoire
Arago, qui lui a permis de réaliser cette avancée majeure dans le champ des
techniques photographiques qu’a constituée la représentation des fonds marins
avec l’aide de la photographie. Les étapes ayant mené Boutan des premiers
essais de prise de vues sous-marines, avec un appareil du commerce, à la
conception et à la construction d’équipements spécifiques, adaptés au milieu
subaquatique, seront retracées dans une troisième partie.
1.
Itinéraire d’un savant dans la France
d’après 1870 : genèse du travail scientifique de Louis Boutan
Louis Marie Auguste
Boutan (1859-1934) est né à Versailles, dans une famille emblématique de la
méritocratie française de la deuxième moitié du 19ème siècle. Son
père, Auguste Boutan (1820-1900), après un passage par l’Ecole Normale
Supérieure, devient professeur de physique dans un lycée parisien et termine sa
carrière comme inspecteur général de l’Education Elémentaire[2].
Après des études
secondaires au lycée Saint-Louis, à Paris, Louis Boutan est nommé, en 1879, préparateur
adjoint à la Faculté des Sciences de Paris. Il est rattaché au laboratoire d’Henri
de Lacaze-Duthiers[3].
Invité par ce dernier à effectuer des interventions, en tant que conférencier,
au laboratoire Arago de Banyuls sur Mer, il y découvre la plongée sous-marine
équipé du scaphandre « pieds lourds », le seul disponible à l’époque.
Boutan, qui est aussi
intéressé par les possibles utilisations de la photographie dans les sciences
naturelles, effectue ses premiers essais de photographie sous-marine grâce aux
dispositifs réalisés par son frère et le
mécanicien du laboratoire, David. En 1900, il fait paraitre La Photographie sous-marine et les progrès
de la photographie, ouvrage qui fait le récit détaillé de ses expériences et
qui en marque la fin.
Dans la biographie
de Louis Boutan, on remarquera tout d’abord l’intérêt constant d’un naturaliste
pour la mer et ses habitants. De l’étude de la fissurelle, qui est l’objet de
sa thèse de doctorat en 1886, à la publication de son ouvrage sur la perle, en
1925, son intérêt pour les ressources halieutiques ne s’est jamais démenti. On
pourrait donc en déduire que le développement de l’exploration sous-marine,
puis la mise au point des équipements permettant la photographie sous-marine,
avaient un rapport avec ses travaux sur les animaux marins. En effet, dès son
séjour de 1886 à Banyuls, Boutan va s’essayer à la plongée en scaphandre
« pieds lourds » pour récolter mollusques et autres espèces marines.
Cependant, la
découverte du spectacle subaquatique du littoral du Roussillon va l’amener à
adopter une toute autre perspective et à envisager la manière la plus moderne
de partager cette expérience. Avant de retracer les principales étapes de cette
invention de la photographie sous-marine par un naturaliste du 19ème
siècle, il convient de décrire le cadre dans lequel elles auront lieu,
c’est-à-dire celui créé par Henri de Lacaze-Duthiers avec l’établissement du
Laboratoire Arago à Banyuls sur Mer.
2. Henri
de Lacaze-Duthiers et la création du Laboratoire Arago
Henri de
Lacaze-Duthiers (1821-1901), originaire du Lot-et-Garonne, était sans doute,
comme le note François Brun, un personnage « dans la lignée des
savants-voyageurs (Cuvier, Milne-Edwards, de Quatrefages) qui étudient les
animaux dans leur environnement et leur habitat, à la différence d’autres
érudits qui ne travaillent que dans leur laboratoire éloigné des sites
naturels. »[4]
Influencé, au cours de ses études de médecine, par l’enseignement d’Henri
Milne-Edwards, il s’intéresse de plus en plus à l’histoire naturelle, sans
abandonner la médecine pour autant.
Spécialisé dans l’étude
des mollusques, il est à l’origine de la création de la première station
maritime à Roscoff, en 1872. Cependant, le climat sur ces côtes à l’extrémité
ouest de la Bretagne ne permet pas d’y effectuer des recherches durant la
période hivernale, de fin octobre et jusqu’au mois d’avril, et il devient
évident qu’il faut trouver un deuxième lieu qui puisse permettre de travailler
toute l’année.
En 1881, il crée le
Laboratoire Arago, sur la Côte Vermeille (Pyrénées-Orientales), grâce à
diverses subventions et en raison du climat qui lui parait alors
particulièrement propice pour y effectuer des travaux tout au long de l’année. La
création du Laboratoire Arago est pour la carrière scientifique d’Henri de Lacaze-Duthiers,
toute entière tournée vers les études expérimentales en zoologie, un point
d’appui et un aboutissement logique. Cette création, qui suit naturellement celle
de la station de Roscoff, en 1872, fait alors partie d’un véritable mouvement
en faveur de la création de laboratoires spécialisés. Ce mouvement, d’ailleurs,
ne prend réellement de l’importance qu’après la guerre de 1870 et la chute de
l’Empire. C’est donc avec la 3ème République que commence
véritablement l’extension de l’enseignement de l’Histoire Naturelle à l’école,
puis au niveau de l’enseignement supérieur.
La station de Banyuls
devra son développement aux dons et contributions diverses provenant
d’initiatives privées : en 1893, le prince Roland Bonaparte, président de
la Société de Géographie, donne 50000 francs pour l’achat d’un bateau à vapeur
(le ‘Roland’). D’autres donateurs offriront machines à vapeur ou bibliothèques.
Lacaze-Duthiers insistera tout particulièrement d’ailleurs sur l’importance de
la bibliothèque, le seul luxe autorisable, selon lui, dans ses stations
maritimes.
D’autre part,
conférences et excursions avaient été, dès sa création, un des moyens mis en
œuvre par Lacaze-Duthiers pour animer le laboratoire et le faire connaitre à la
communauté scientifique et au-delà. Boutan lui-même, souvent sollicité, s’est
prêté au jeu, y voyant sans doute aussi
un moyen de divulguer ses recherches et ses expériences sous-marines et,
peut-être aussi, d’obtenir des soutiens. Cet aspect pédagogique des activités de la
station s’étendait sans doute au-delà de la communauté scientifique comme le
montre une affiche de 1893 conservée à la Bibliothèque de l’Observatoire
océanologique de Banyuls (Figure 2 - Voir aussi les courriers et le Livre d’Or du
Laboratoire Arago, en Annexe).
Figure 1-
Planche parue dans les Archives de
zoologie expérimentale et Générale, 2ème série, tome 9, p.256
(1891)
Figure 2
- Le Laboratoire Arago en 1894 et l'île Grosse (© Bibliothèque du Laboratoire
Arago / Sorbonne Université)
3. Louis
Boutan à Banyuls : premières plongées et expériences avec la photographie
Louis Boutan,
qui se trouve, depuis 1884, en résidence quasi-permanente à la station marine
de Banyuls-sur-Mer, va combiner ses travaux sur la fissurelle – afin d’achever
sa thèse de doctorat – avec l’apprentissage de la plongée sous-marine en
scaphandre « pieds lourds », c’est-à-dire le fameux scaphandre à
casque, avec arrivée d’air depuis la surface et chaussures aux semelles lestées
de plomb.
Pendant l’été
1892, Louis Boutan décide de descendre en scaphandre dans la rade de Banyuls et
à Port Vendres afin d’observer le développement d’un mollusque, l’Haliotis. Ce
ne sont d’ailleurs pas ses premières expériences de scaphandrier mais, cette
fois, il est saisi par la beauté des paysages sous-marins à tel point qu’il
regrette de ne pouvoir en rapporter des images :
« L’étrangeté
de ces paysages sous-marins m’avait causé une très vive impression et il me
paraissait regrettable de ne pouvoir la traduire que par une description plus
ou moins exacte, mais forcément incomplète. J’aurais voulu rapporter de ces
explorations sous-marines un souvenir plus tangible ; mais il n’est guère
possible, quelque bon scaphandrier que l’on soit, de faire un dessin, voire
même un croquis, au fond de l’eau. »[5]
L’utilisation de la photographie, qui
est devenue un instrument à part entière de la recherche scientifique, lui
apparait comme une évidence :
« Je
résolus alors d’essayer la photographie ; puisqu’on arrive à prendre sans
difficulté un paysage en plein air, pourquoi, me disais-je, ne parviendrait-on
pas à faire une photographie au fond de la mer ? »[6]
Cette question,
toute théorique de prime abord, avait pourtant déjà fait l’objet de recherches
et même d’une expérimentation de la part d’un anglais, William Thompson
(1822-1879), qui parvint à réaliser, en 1856, ce que l’on s’accorde à
considérer comme la première photographie prise sous l’eau. Son dispositif
consistait alors à placer l’appareil dans un conteneur en bois et en métal,
scellé de manière à peu près hermétique, et qui était immergé à environ cinq
mètres sous l’eau tout en étant retenu par une corde. Au cours de cette
expérience, cependant, le conteneur n’ayant pu résister à la pression, l’eau
salée pénètre à l’intérieur et atteint la plaque de collodion[7].
Le résultat en sera une image faiblement révélée, sur laquelle il est difficile
de distinguer les détails, mais Thompson considère que c’est le dispositif mis
en œuvre qui est en cause et non pas le médium aquatique lui-même. C’est une
limite technologique qui, selon lui, sera résolue tôt ou tard.
C’est là
qu’apparait, en réalité, la principale « vertu » de la photographie.
Alejandro Martinez soutient ainsi que :
« the value granted to photography as evidence
was not so much linked to its faithfulness or the degree of accuracy in
representing its referent, but to its ability to eliminate human hands from the
process of recording and representing the world. »[8]
L’automatisme de
la machine photographique est donc son principal avantage et garantit, par le
résultat de la reproduction mécanique du réel, ce qui apparait déjà comme un
gage d’objectivité.
La densité de
l’eau n’apparait pas comme un obstacle insurmontable. Boutan entreprend donc
« de passer de la théorie à la pratique et de faire construire les
appareils spéciaux »[9]
qui lui seront nécessaires pour la réussite de son entreprise. Le frère de
Louis Boutan, Auguste Boutan, qui est centralien et dont la collaboration
s’avèrera précieuse par la suite, se charge de la conception de l’appareil, qui
sera construit par la société Alvergnat. Un système d’éclairage, conçu par un
autre ingénieur, M. Chaufour, sera construit par la Compagnie générale de
constructions mécaniques.
Pour remédier
aux problèmes causés par la réfraction de l’eau sur les systèmes optiques, il
lui semble indispensable de construire un appareil photographique adapté au
milieu subaquatique. Pour cela, deux solutions :
« 1° Faire
construire un objectif qu’on pourrait immerger directement dans l’eau ;
2° Faire établir une boite étanche, dans
l’intérieur de laquelle l’objectif ordinaire serait à l’abri du liquide
salé. »[10]
En1893, il fait
construire, avec l’aide de son frère Auguste, un boitier étanche pour un
appareil de type Détective à 6
plaques de 9cm x 12cm[11].
Pour Boutan, le principe de ce premier appareil peut se résumer ainsi : «
Utiliser l’appareil photographique ordinaire en le plaçant dans des conditions
telles que le fait de son immersion dans l’eau ne change pas sensiblement son mode
habituel de fonctionnement, et que l’objectif ne puisse être altéré par son
contact avec le nouveau milieu. »[12]
Ce premier
appareil doit présenter, selon Louis Boutan, certaines caractéristiques qui
puissent permettre sa manipulation sous l’eau. Ce genre d’appareil,
précise-t-il, « permet de faire arriver l’image des objets sur la plaque
sensible sans une mise au point préalable, à condition qu’on opère sur des
objets distants de l’objectif de plus de 3 à 4 mètres. »[13]
L’appareil est
placé dans un boitier étanche dont les plans sont réalisés par son frère
Auguste et dont la réalisation est confiée à la société des frères Alvergniat,
à Paris, une maison bien connue à l’époque pour la réalisation d’instruments
scientifiques.
Boutan fait une
longue description de l’appareil dans un premier texte : l’appareil est
enfermé dans une boite étanche, disposant d’une série d’orifices. C’est « Un
parallélépipède rectangle creux, formé de lames de cuivre soudées ensemble… Sur
les faces latérales de l’instrument se trouvent percés une série d’orifices de
forme circulaire. Ces orifices, d’égale grandeur, sont au nombre de trois pour
la face antérieure V, V, O et d’un OV pour la face latérale.
Chacun de ces
orifices est munie d’une glace plane parfaitement sertie et mastiquée dans
l’intérieur de l’orifice. »[14]
L’appareil
présente d’autre orifices : « l’un sur la face latérale et l’autre
sur la face postérieure, deux orifices de diamètre beaucoup plus restreint, OB
et D, sur lesquels sont adaptés des presse-étoupe, qui permettent le mouvement
de va et vient de deux manettes indépendantes. »[15]
(Figure 5)
Un « ballon
de compensation » de trois litres a d’autre part été rajouté sur le dessus
de l’appareil afin d’équilibrer à la pression ambiante. Ce ballon est rempli
d’air, et la pression de l’eau fait passer l’air à l’intérieur de l’appareil
grâce à une ouverture pratiquée sur le dessus, équilibrant ainsi la pression
exercée sur ses parois. Boutan fait remarquer, en effet, que lorsque « la
boite est immergée à 10 mètres de profondeur, les parois extérieures ont à supporter
à la fois la pression atmosphérique, et en plus une pression égale au poids
d’une colonne d’eau salée de 10 mètres de hauteur. »[16]
D’autre part, un
mécanisme automatique permettant le remplacement de la plaque impressionnée par
une plaque neuve lui permet d’utiliser un magasin et de prendre plusieurs vues
successives sans être obligé de remonter à la surface. Boutan le décrit de la
manière suivante :
« Un simple
mouvement de bascule imprimé à une manette fait tomber la plaque impressionnée
au fond de l’appareil et met en face de l’objectif une plaque neuve, prête à
subir à son tour l’impression lumineuse.
Ce dispositif
spécial des appareils photographiques, du genre détective, me semble propre à
rendre de grands services dans la photographie sous-marine en permettant de
prendre successivement plusieurs vues, sans être obligé de remonter à la
surface de l’eau. »[17]
Ce premier
appareil est cependant d’un maniement peu pratique, sa mise en œuvre nécessite
de longs séjours sous l’eau et, pour pouvoir impressionner les plaques de
manière à obtenir des images d’une qualité satisfaisante, il faut des temps de
pose d’au moins dix minutes, et certaines photographies, selon Boutan, ont même
demandé une demi-heure de temps de pose. Dans ces conditions, on imagine bien
tous les problèmes posés par les mouvements de la faune et de la flore sous-marine.
De plus, les prises de vue nécessitaient une longue préparation :
« Le bateau
devait être ancré solidement, le scaphandrier se mettait à l’eau et recherchait
un site approprié, il recevait ensuite l’appareil qu’il devait assembler au
fond de l’eau. Une fois en place, le scaphandrier donnait le signal en surface
au patron du bateau pour qu’il compte le temps de pose car les chronomètres
étanches n’existaient pas encore… »[18]
Les premiers
résultats ne sont guère satisfaisants, les temps de pose sont très longs, les
photographies sont floues et Louis Boutan met en cause le manque de profondeur
de champ permise par l’appareil :
« Les
clichés obtenus ont un grave défaut. Malgré leur pittoresque, malgré le rendu
des premiers des premiers plans, ils manquent visiblement de profondeur.
Même dans les
clichés les mieux réussis, le paysage semble coupé brusquement à une distance
relativement faible.
En réalité, la
vue porte plus loin que ne semble l’indiquer l’image photographique, et l’on
pourrait reprocher avec juste raison à mes clichés de ne traduire qu’une faible
partie du paysage que le scaphandrier a sous les yeux.
(…) La cause de cet insuccès tient, je
crois, non pas à la façon d’opérer, mais à l’appareil lui-même ; il est
très vraisemblable qu’avec un appareil photographique puissant, dans lequel il
serait possible de régler la mise au point avec exactitude, on pourrait obtenir
une profondeur plus considérable et qui traduirait plus fidèlement le spectacle
qu’on a sous les yeux. »[19]
Figure 4
- L'appareil Détective de 1893 (Archives
de zoologie Expérimentale et Générale, 3ème série, tome 1, 1893)
Il lui parait
alors indispensable de pouvoir disposer de la possibilité de régler la mise au
point avec exactitude.
Alejandro
Martinez fait remarquer que la conception de ce premier appareil ressemble à
une proposition faite en 1891 par Paul Regnard (1850-1927), pour la réalisation
d’un dispositif photographique submersible, mais cet appareil ne fut
apparemment jamais construit[20].
Boutan a d’ailleurs eu connaissance du projet de Paul Regnard, mais cet
appareil lui paraissait singulièrement limité car ne proposant que des vues en
plan[21].
Le deuxième
dispositif utilisé par Boutan était d’une conception complètement différente.
Dans cet appareil, ni l’objectif, ni la chambre noire, ni même les plaques
photographiques ne sont protégés par un boitier hermétique, mais ils sont
placés au contraire au contact de l’eau. Selon Boutan, « Rien ne s’oppose
à ce que des objectifs calculés convenablement ne fonctionnent également bien
dans des milieux plus réfringents, en étant immergés complètement, par exemple,
dans le milieu eau. »[22]
Ce deuxième
appareil ne donne cependant pas de bons résultats et Boutan ne le mentionne,
semble-t-il, que pour mémoire. Il indique aussi que son principe était
certainement bon et que « si le résultat a été insuffisant, cela tient à
ce que je n’ai pas eu à ma disposition des objectifs convenablement appropriés
à cette nouvelle fonction. »[23]
D’autres
considérations, tenant en particulier à la nécessité de manœuvrer l’obturateur
sans bouger l’appareil, conduisent à la construction d’un troisième dispositif,
qu’il décrit ainsi :
« Une boite
étanche, renfermant à la fois l’objectif et la plaque, qui sont ainsi plongés
tous les deux dans l’air.
L’objectif est
donc exactement dans la même situation que l’œil du scaphandrier qui, placé au
milieu de l’air que lui envoie la pompe, voit les objets à travers la glace du
casque. Comme lui, s’il est myope, il ne verra pas grand’chose ; si, au
contraire, il est doué d’une vue normale et perçante, le paysage qui va se
dérouler devant lui sera très étendu. Tout se ramène donc à perfectionner,
autant que possible, l’œil ou plutôt l’objectif qui doit transmettre l’image à
la plaque sensible. »[24]
(Figure 7)
En effet, pour
Boutan la conception d’objectifs spécialement manufacturés et calibrés pour une
utilisation au contact de l’eau est primordiale. Il souligne
« [qu’]il est bon de rappeler ici que la
différence des indices de réfraction de l’eau de mer et du verre pour les
différentes radiations solaires étant relativement faible, il est indispensable
de créer un objectif nouveau, dont les courbures soient calculées en partant de
ces conditions spéciales. »[25]
L’objectif
employé est à « astygmats symétriques » et provient de la maison
Darlot. Le nouvel appareil pour plaques 18 X 24 est construit au laboratoire
Arago par le mécanicien David. Boutan ne manquera d’ailleurs jamais de mettre
en avant le rôle joué par l’ingénieux mécanicien, tout en décrivant longuement
dans son ouvrage les différentes pièces du dispositif.
Figure 5
- Le troisième appareil, construit au laboratoire Arago (La Photographie sous-marine et les progrès de la photographie)
L’appareil
permet de prendre six vues successives avec des plaques contenues dans un
châssis et qui sont changées et positionnées les unes après les autres grâce à
une manette rotative, placée à l’extérieur de l’appareil et commandée par le
scaphandrier.
Cet appareil est
donc manœuvré par une manette pour l’obturateur (MO) et par une deuxième
manette pour le changement et le positionnement des plaques (M).
La mise au point
doit se faire en tenant compte de l’indice de réfraction de l’eau ; comme
il ne lui est pas possible d’effectuer cette mise au point sous l’eau, un
dispositif est réalisé dans un bassin de radoub, qui permet de simuler les
différentes distances de mise au point permises par l’appareil et donc de
graduer celui-ci en tenant compte de cet indice[26].
Pour des profondeurs plus importantes, le même dispositif est réalisé à partir
d’une passerelle accrochée « au flanc d’un bateau et au bord de laquelle
on fixait l’appareil de manière à ce que l’opérateur pût manœuvrer facilement
la glace dépolie. »[27]
Le dispositif,
qui est particulièrement lourd, devra être descendu sous l’eau par plusieurs
hommes à partir d’un bateau.
L’appareil, dont
il n’a été construit qu’un seul exemplaire, sera celui qui permettra à Boutan
de faire ses photographies les plus réussies. Il n’a malheureusement pas été
conservé.
Les premiers
essais sont effectués dans les environs du laboratoire Arago, sans doute aux
abords de l’ile Grosse. Boutan dispose de deux embarcations, mises à sa
disposition par Lacaze-Duthiers, dont l’une est une balancelle de 4 à 5
tonneaux, cadeau fait au laboratoire, lors de sa fondation, par les habitants
du pays et appelée le
« Lacaze-Duthiers ».
L’autre est un
bâtiment plus important, un bateau à vapeur de 25 tonneaux, baptisé le
« Roland » en l’honneur de son donateur, le prince Roland Bonaparte,
membre de l’Institut.
Le mécanicien
David a transformé la cale du navire en chambre noire. Ainsi, « à l’aide
d’un palan fixé sur la vergue, les hommes de l’équipage descendaient l’appareil
dans la cale, puis on rabattait le capot et l’on calfeutrait le mécanicien et
son aide dans la chambre noire. »[28]
Les premières
expéditions, à partir de 1892, se déroulent dans des fonds où la vase ne permet
pas toujours d’obtenir de bonnes épreuves. Les contrastes sont peu accentués et
les clichés obtenus sont ternes. Il est d’ailleurs impossible de se déplacer
sur le fond sans soulever des nuages de vase, ce qui rend l’eau encore plus
trouble. L’appareil est très difficile à manœuvrer sous l’eau par un
scaphandrier. Plus tard, Boutan a l’idée de lui attacher un tonneau rempli
d’air, ce qui facilite alors les déplacements du système.
Autre facteur
important pour la réussite des prises de vues : le degré hygrométrique de
l’air renfermé dans l’appareil qui se trouve à une température différente de
celle de l’eau. Il conviendra alors, selon Boutan, de « maintenir dans
l’intérieur de l’appareil, entre chaque descente, un bocal ouvert, renfermant
de la chaux vive ou tout autre corps avide d’eau, de manière à dessécher à peu
près complètement l’atmosphère limitée, qui va éprouver un abaissement de
température pendant l’immersion. »[29]
Boutan finit par
trouver un endroit plus favorable pour ses plongées : une petite anse
enfermée entre deux hautes collines rocheuses, appelée la baie du Troc, dans
laquelle on peut opérer à des profondeurs variant de 2 à 11 mètres. Voici
comment Boutan décrit son mode opératoire au cours de ses premières expéditions
photographiques :
« Le bateau
étant solidement ancré sur le fond et maintenu dans une position invariable à
l’aide d’une série d’amarres fixées aux rochers de la côte, je revêtais l’habit
de scaphandrier, et je descendais sur le point choisi d’avance comme centre
d’opérations.
Après avoir pris
terre à la profondeur voulue, je donnais au patron le signal de me faire
descendre les différentes parties de l’appareil photographique.
Je recevais au
bout d’une corde le trépied en fer, l’appareil contenant la boite
photographique et un poids en fonte destiné à caler le tout.
Je me mettais
alors en marche pour choisir définitivement le point de vue à reproduire.
Le paysage une
fois choisi, j’installais à loisir le pied de l’appareil, et je disposais la
boite photographique de manière à n’avoir plus qu’à soulever un bouchon pour
ouvrir l’obturateur.
Ceci fait, un
nouveau signal était expédié par moi au patron, qui tenait en main la corde de
sauvetage. Ce signal signifiait que la pose était commencée, et j’attendais
patiemment que le patron m’indiquât de nouveau la fin de l’opération. »[30]
Il arrivait
ainsi que les temps de pose atteignent la demi-heure. On imagine alors la
patience du scaphandrier-photographe, obligé de tenir l’appareil immobile sur
son trépied durant tout ce temps. Des temps de pose aussi longs étaient
nécessaires pour obtenir des images suffisamment nettes. Il fallait
« diaphragmer »[31]
et donc accepter des temps de pose de plus en plus longs.
Il fallait
cependant corriger tout cela et trouver un mode opératoire mieux à même de
rendre à l’image les subtilités du paysage sous-marin. Le nouvel appareil
construit au laboratoire (voir Figure 2, supra) employait des optiques plus
performantes, comme on l’a vu, ce qui avait des conséquences sans doute
bénéfiques pour le travail de l’opérateur.
Il reste que,
pour Boutan, la photographie sous-marine doit, pour pouvoir être d’une certaine
utilité, être à même de prendre ce qu’il nomme des « photographies instantanées »
(autrement dit avec un temps de pose réduit). Pour atteindre ce résultat, il
lui apparait
« [Qu’] il
fallait renoncer complètement à l’emploi de diaphragmes à petite ouverture, et
[qu’il devait] chercher à produire la netteté par une mise au point rigoureuse.
Les diaphragmes à petite ouverture ont, en effet, l’inconvénient de diminuer la
quantité de lumière qui doit impressionner la plaque ; ils ne pouvaient
convenir pour l’instantané, alors, précisément, que j’essayais d’opérer avec le
maximum de lumière. »[32]
Il lui faut donc
utiliser une source lumineuse intense et, après réflexion, il préfère tout
d’abord utiliser la lumière du soleil, ce qui impose évidemment de ne
travailler que certains jours et dans des environnements peu profonds. Il reste
que la qualité des clichés obtenus, dans un tel milieu, ne peut être uniquement
la conséquence de la sensibilité des plaques photographiques et de la qualité
des objectifs.
Boutan, en
effet, remarque très vite qu’en s’enfonçant plus avant dans l’eau, l’intensité
de la lumière diminue :
« On se
trouve successivement en possession d’une source lumineuse qui s’affaiblit
graduellement, si bien qu’il arrive un moment où le faisceau solaire correspond
à une intensité moins forte qu’une source artificielle qui serait immergée au
niveau même de l’objet à photographier. »[33]
Un équipement semble
alors indispensable aux recherches sous-marines de Louis Boutan : c’est
l’éclairage par une source de lumière artificielle. L’intensité lumineuse,
devenue progressivement de plus en plus faible à mesure que l’on s’enfonce dans
les profondeurs, il devient indispensable de recourir à une source de lumière
artificielle afin d’éclairer suffisamment les objets à photographier. La
lumière électrique semble être la mieux adaptée, car sa durée et son intensité
ne dépendent que de la puissance des appareils utilisés. Mais pour l’utiliser,
remarque-t-il, il est indispensable de disposer de dynamos puissantes ou de
nombreux accumulateurs, qui sont difficiles à manier sur un bateau.
Compte tenu des
difficultés présentées par l’utilisation de sources électriques, Boutan et ses
compagnons préfèrent utiliser, dans un premier temps, des lampes au magnésium,
dont le principe est décrit de la manière suivante :
« Un fil de
magnésium enroulé sous forme de spirale est placé dans un ballon de verre qui
contient de l’oxygène.
Ce ballon,
complètement étanche, renferme en outre un fil fin de platine qui est relié aux
deux pôles d’une pile.
Quand on établit
le courant, le fil rougit, le magnésium s’enflamme et s’oxyde, en produisant
une vive lumière, au contact de l’oxygène. »[34]
L’appareil est
composé du globe de la lampe proprement dit, qui renferme la spirale de
magnésium et un dispositif d’allumage, et un flacon étanche contenant de l’oxygène,
attaché à la lampe et qui permet ainsi au magnésium de s’enflammer. Cette lampe
présente cependant de sérieux inconvénients, dont le plus sérieux provient du
mode de combustion de la spirale de magnésium.
En effet, l’intensité du flux lumineux est variable, en raison des
caractéristiques propres au magnésium qui ne se consume pas de manière
homogène.
Par la suite,
Boutan fait construire un appareil plus simple et plus robuste. La lampe cette
fois descend toute allumée sous la mer, et sa combustion est entretenue par une
atmosphère contenue dans un réservoir d’air qui communique avec le globe de la
lampe elle-même (voir figure 8). Boutan décrit longuement ce dispositif. On
retiendra cependant que son maniement est dangereux et que son rendement lumineux
demeure assez faible.
Figure 6
- Lampe au magnésium (La Photographie
sous-marine et les progrès de la photographie, p. 234)
Boutan attribue
d’autre part la qualité médiocre des photographies obtenues par ce procédé à la
poussière de magnésie qui se produit à l’intérieur du globe de la lampe.
Boutan se tourne
alors vers l’électricité et, grâce à la collaboration d’une entreprise privée,
L’Optique, il entreprend avec l’aide de l’ingénieur Chaufour la construction et
la mise au point d’appareils avec les ressources de l’atelier de mécanique du
Laboratoire Arago.
Deux lampes arc
de 20 ampères et une batterie d’accumulateurs (60 en tout, pouvant fournir
jusqu’à 25 ampères par heure) seront embarquées à bord d’un des voiliers du
laboratoire[35].
Les lampes
avaient une forme sphérique. L’optique de chaque lampe était composée d’une
lentille convergente de 100 mm de diamètre et ayant une focale de 150mm.
L’optique était fixée dans le hublot en bronze boulonné sur la sphère ; un
réflecteur argenté était disposé en arrière de l’arc.
Après les
premiers essais en mer, l’optique sera supprimée car elle « produisait une
absorption trop importante » (c’est-à-dire, par conséquent, une diminution
importante de l’intensité lumineuse).
Le montage des
appareils et les premiers essais en mer auront lieu en août 1899, « sous
l’habile direction de M. Chaufour ». L’ensemble représenté par l’appareil
photographique et les lampes sous-marines était très imposant. Boutan ne
disposait alors que d’un petit voilier, et tout le travail de descente des
appareils, dont le poids total représentait plus de 500 kilos, devait
s’effectuer à la force des bras. On remarque d’ailleurs que le déclenchement de
l’obturateur de l’appareil photographique se fait depuis le bateau. Aucun
scaphandrier ne descendra au cours des premières expériences. Par la suite, des
photographies seront prises à 50 mètres de profondeur, avec un dispositif
perfectionné, toujours télécommandé[36].
L’avenir de la photographie sous-marine
Le dernier
chapitre du livre de Louis Boutan porte ce titre et s’interroge sur les
possibles utilisations scientifiques de la photographie des fonds marins et de
leurs habitants. Ces techniques lui semblent particulièrement adaptées au
repérage d’épaves de navires coulés ou de tout autre objet qu’il conviendrait
de localiser avec préciser avant d’en réaliser l’exploration.
Mais, en réalité
Boutan demeure assez vague sur la question et le chapitre est très court, car
l’exploration et les photographies qu’il a réalisées portent au fond sur des
sujets limités, ce qui n’a rien de surprenant compte tenu des conditions
techniques dans lesquelles elles sont effectuées. Le scaphandrier « pieds
lourds », relié à un navire en surface, ne peut se mouvoir librement ni
aller bien loin.
Le dispositif de
prise de vues lui-même est particulièrement encombrant. Boutan utilise des
appareils à plaques de verre et ne semble pas avoir eu connaissance de
l’existence de films sur bandes de celluloïd – en tous cas il n’en fait jamais
mention comme d’une possible alternative. Ceci est d’autant plus étonnant qu’à
la même époque, l’américain Georges Eastman, cherchant une alternative au
procédé du collodion humide, commence à expérimenter des plaques sèches
recouvertes d’une nouvelle gélatine (bromure d’argent).
En 1888, Eastman
lance sur le marché un premier modèle d’appareil portatif, appelé Kodak N°1, et dont les images
circulaires ont un diamètre de 6,5cm. L’appareil pèse 680 grammes et contient
un porte-film en rouleau susceptible d’emporter une bande d’une longueur
suffisante pour une centaine d’images. Le succès commercial est immédiat. En
1889, les films sur support papier sont remplacés par le support transparent à
base de nitrocellulose mis au point par le chimiste Henry N. Reichenbach[37].
L’ère de la
photographie pour tous commence. Mais surtout, l’existence d’appareils
photographiques de petite taille et relativement légers va transformer complètement
le champ de la photographie en permettant une très large documentation du monde
contemporain, par des photographes professionnels, certes, mais plus encore par
l’ensemble de la population qui accède ainsi, très rapidement, à une forme
« d’art moyen », qui ne demande au fond qu’une dextérité toute
relative – et qui n’a rien à voir avec la technique du dessinateur et du
peintre.
Boutan,
cependant, avait-il eu connaissance de l’existence de ces procédés et avait-il
eu des doutes concernant leur efficacité ? Rien ne permet de l’affirmer,
au vu de l’absence dans ses écrits d’une quelconque référence à des
développements techniques ayant eu lieu ailleurs qu’en France.
L’autre limite
au travail de Boutan, bien réelle à l’époque, est l’impossibilité pour le
scaphandrier de se mouvoir en toute liberté. Pour respirer, le lien avec la
surface demeure incontournable et limite les opérations réalisables sous l’eau
et la profondeur à atteindre. Cette question pourtant a déjà été l’objet d’une
invention, celle de l’ingénieur Benoît Rouqueyrol et du lieutenant de vaisseau
Auguste Denayrouse. L’appareil respiratoire qu’ils mettent au point en 1865
préfigure déjà ce que sera le scaphandre autonome à détendeur automatique.
Louis Boutan et
son frère Auguste vont cependant être amenés à travailler avec la Marine
Nationale, à partir de 1915, dans le cadre de l’effort de guerre. Ils mettront
alors au point un modèle de scaphandre autonome, apparemment fonctionnel, mais
dont on ne connait pas la postérité. Cet équipement sera-t-il utilisé par la
Marine ? Avait-il dépassé le stade de prototype ?[38]
La photographie
des fonds marins proches de Banyuls-sur-Mer par Louis Boutan demeure cependant
le premier travail réaliste de représentation des fonds marins, et son
utilisation des techniques de l’époque – particulièrement de l’éclairage
électrique – aura une influence sur les cinéastes et plongeurs du 20ème
siècle. Cousteau lui-même, et Dimitri Rebikoff, n’ont pas manqué de le citer
comme un précurseur et un inspirateur.
Mes remerciements à M. Vincent LAUDET, Directeur
de l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer,
À Mme Sandrine BODIN, Responsable de la
Bibliothèque de l’Observatoire,
Et Mme Véronique ARNAUD, Bibliothécaire,
pour leur aide précieuse et leurs conseils.
[1] SICARD, Monique, La fabrique du regard, Odile Jacob,
1998, p.109.
[2] DIEUZEIDE, R.
1934 ‘‘Le Professeur Louis Boutan (1859–1934).’’ Bulletin des Travaux publiés par la Station d’Acquiculture et de Pêche
de Castiglione. Alger: Carbonel, pp.10–34.
[3] Cette chronologie est écrite en
suivant les données fournies par Arnaud FELICI, Vie et œuvre de Louis Boutan (1859-1934), Mémoire de Maîtrise sous
la direction de Monsieur Cyr Descamps, Perpignan (2001).
[4] BRUN, François, Le Roussillon sous-marin, Editions Gap,
2017, p.268.
[5] BOUTAN, Louis, « Mémoire
sur la photographie sous-marine », Archives
de zoologie expérimentale et générale, 3ème série, tome 1, 1893,
p.283.
[6] Op. cit., p.284.
[7] Le négatif sur verre au collodion
est mis au point par Gustave Legray puis perfectionné l’année suivante par
Scott Archer. Ses avantages
consistent en une grande netteté de l'image et une plus grande rapidité de
prise de vue due à la sensibilité du collodion, substance chimique visqueuse
qui sert à faire adhérer les sels d'argent sensibles sur la plaque tout en
augmentant leur sensibilité à la lumière. Par contre, le verre lourd et fragile
est difficile à transporter et préserver et le collodion très sensible à la
chaleur. Aussi le trouve-t-on surtout utilisé d'abord par les photographes
professionnels disposant d'ateliers sur place pour stocker les négatifs.
[8] MARTÍNEZ,
Alejandro. “A souvenir of undersea landscapes:” underwater photography and the
limits of photographic visibility, 1890-1910. História, Ciências, Saúde –
Manguinhos, Rio de Janeiro, v.21, n.3, jul.-set. 2014.
[9] BOUTAN, op. cit., p.284.
[10] Ibid, p.285.
[11] L’appareil est nommé ainsi en
raison de son apparence relativement discrète et de la facilité de sa mise en
œuvre.
[12] BOUTAN, Louis, La Photographie sous-marine et les progrès
de la photographie, Schleicher Paris, 1900, p.163.
[13] Ibid, p.164.
[14] BOUTAN, « Mémoire… »,
p.287
[15] Ibid, p.287
[16] Ibid, p.289.
[17] BOUTAN, Louis, La Photographie sous-marine…, op. cit.
p.165.
[18] FELICI, Arnaud, op. cit., p.44
[19] BOUTAN, Louis,
« Mémoire… », p.313.
[20] MARTÍNEZ, op. cit., p.6
[21] BOUTAN, Louis, « L’instantané dans la photographie
sous-marine », Archives de zoologie
expérimentale et générale, 3ème série, tome 6, No. 1 (1898)
[22] BOUTAN, Louis, La Photographie sous-marine…, op. cit.
p.172.
[23] Ibid, p.173.
[24] Ibid, p.175.
[25] BOUTAN, Louis,
« L’instantané… », op. cit., p.311
[26] BOUTAN, Louis,
« L’instantané… », Figure 5, p.317.
[27] Op. cit., p.319.
[28] Ibid, p.319.
[29] Ibid, p.322.
[30] BOUTAN, op. cit., p.187.
[31] Diaphragmer signifie ici
accentuer la fermeture de l’iris pour obtenir une plus grande profondeur de
champ et donc, éventuellement, une image plus nette.
[32] BOUTAN,
Louis, « L’instantané dans la photographie sous-marine », Archives de zoologie expérimentale et
générale, 3ème série, tome 6, No. 1 (1898), p.306.
[33] BOUTAN, op. cit., p.307.
[34] BOUTAN, Louis,
« Mémoire… », p. 292.
[35] Des photographies des lampes et
des accumulateurs se trouvent dans La Photographie
sous-marine et les progrès de la photographie, pp. 241-245.
[36] Ibid, Figure 42, p. 261.
[37] EDER, Josef Maria, History of Photography, Dover
Publications, New York, 1945, p. 489.
[38] BOUTAN, Louis et Auguste, Le scaphandre autonome à respiration normale,
1919. Document conservé à la Bibliothèque du Laboratoire Arago.
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