mardi 13 mars 2012

L'ayatollah et les geeks : ou comment se mettre à dos quelques commentateurs célèbres (sur la toile)

Philippe ROS, chef opérateur qui a signé, entre autres, la photo de OCEANS (Jacques PERRIN) et HOME (Yann ARTHUS-BERTRAND) vient de publier un article sur le site de l'AFC, intitulé : La place du directeur photo dans la chaîne numérique.
L'article s'attache à remettre un peu d'ordre dans les idées lorsqu'il s'agit d'évaluer la "qualité" du traitement de l'image numérique pendant le tournage et en post-production et la place du directeur photo dans le processus.
Philippe ROS est plutôt critique sur le sujet et s'étend assez longuement sur les paramètres techniques de la prise de vue en numérique. Jusque là pas de problème, et les nombreux aficionados du numérique et du 4K que l'on rencontre sur la toile n'y trouveraient sans doute rien à redire... Seulement M. ROS commet assez vite un crime de lèse-majesté : il critique durement la RED, qu'il présente en fait comme "un intéressant symbole d’une certaine conception du marketing" . Et là, levée de boucliers sur le site camera-forum et commentaires plutôt acerbes de certains "praticiens": comment ose-t-on toucher à ce symbole de la démocratisation du cinéma ?
D'autant que M. ROS aggrave son cas -si l'on peut dire- en comparant ces mêmes aficionados à des geeks plutôt qu'à des artistes...
Il faut dire que la comparaison était sans doute malheureuse, et les mots plutôt mal choisis, mais les réactions indignées qui ont suivi sont plutôt exagérées et témoignent en tous cas d'une méconnaissance de la littérature sociologique de ces dernières décennies : si on peut craindre, en effet, de voir phagocyter la création de l'image cinématographique par des techniciens préoccupés avant tout de la forme d'une courbe sur un oscilloscope ou des paramètres d'encodage en H.264, il faut reconnaître, tout de même, que les lignes ont bougé depuis pas mal de temps, et qu'un directeur photo aujourd'hui ne peut plus se permettre d'ignorer les caractéristiques du workflow sur la chaîne numérique. Et cela Philippe ROS le montre fort bien.
Mais le véritable problème semble bien être cette assimilation de certains férus de technologie à des "geeks" plutôt qu'à des praticiens. Le débat n'est pas nouveau. Un fossé sépare en effet les tenants de l’approche culturelle, qui accordent un rôle prépondérant à la connaissance des codes et des symboles d’une écriture cinématographique, et ceux qui ont une conception instrumentale du rôle de la technique dans la création audiovisuelle. On peut penser aux comportements décrits par C.P. Snow, dans un travail classique , lorsqu’il montre que les différences d’approche dans la conception du travail analytique et dans la recherche aboutissent à créer des comportements stéréotypés entre tenants d’une culture scientifique et technologique (les « nerds ») d’une part et l’ensemble des littéraires et des artistes (les « fuzzies » ou « bohemians ») d’autre part. Aujourd'hui on peut dire que le choix du support est dépassé, mais pas celui relatif aux rapports toujours difficiles entre esthétique et technologie
La preuve, avec cette controverse qui n'a pas vraiment lieu d'être à ce moment de l'Histoire.

dimanche 4 mars 2012

Réglage des moniteurs vidéo HD : SMPTE, ARIB, EBU

Un retour sur le réglage des moniteurs HD (et par voie de conséquence SD) à l'aide des mires SMPTE et ARIB tel qu'il est détaillé sur le site Negative Spaces. Il ne s'agit pas d'étalonnage à proprement parler, car étalonner signifie régler aussi la balance des blancs et la température de couleur d'un moniteur. Les mires de barres ne vont pas permettre d'évaluer la valeur des blancs d'un moniteur vidéo, car cela implique de régler aussi les gains des voies Rouge, Verte et Bleue. Faute  d'un équipement approprié pour effectuer ces réglages, l'évaluation restera donc principalement subjective. La mire de barres servira surtout à régler les niveaux de contraste et de saturation du moniteur, en assumant bien entendu que l'on ne confonde pas "brightness" et "contrast": pour en savoir plus, il peut être utile de lire l'article que consacre Charles Poynton au sujet. 

La mire de calibration SMPTE :

La  SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) a crée un standard pour des mires de barre couleur en HD sous la référence SMPTE RP 219-2002. C'est la mire ARIB (Association of Radio Industries and Businesses), ci-dessous. Elle est constituée, pour les deux tiers supérieurs, de 9 barres verticales à 75% de saturation : gris, blanc, jaune, cyan, vert, magenta, rouge, bleu, et à nouveau un gris à 40%. Les vecteurscopes sont munis de petits carrés disposés en cercle sur l'écran, et qui montrent les cibles indiquant le niveau maximum de saturation des couleurs si le signal est correctement équilibré.
En-dessous de ces sept colonnes on trouve deux bandes de couleur : une bande de cyan à 100% et une bande de jaune à 100%. Il y a ensuite une bande de bleu foncé et une bande de violet très dense; ces deux bandes sont des patches de chrominance utilisés en modulation analogique pour tester la réception de la sous-porteuse couleur. Les patches -U et +V doivent générer des lignes sur les axes U et V du vecteurscope si le signal de chrominance est correctement démodulé.
On trouve ensuite deux rectangles étendus contenant pour le premier (celui de dessus) un blanc à 75% et pour le second un dégradé du noir au blanc à 100%. A l'extrême droite, on peut voir deux patches de rouge et de bleu à 100%.
La dernière rangée contient (en partant de la gauche) un carré de gris à 15%, un rectangle de noir à 0%, un rectangle de blanc à 100%, un autre rectangle de noir à 0%, une série de bandes noires appelées PLUGE, un autre carré de noir à 0% et un gris à 15%. PLUGE est l'acronyme de "Picture Line-Up Generation Equipment". Ces cinq petites barres ont les valeurs suivantes (en partant de la gauche) : -2% de niveau de noir, 0% de noir, +2% de noir, 0% de noir et +4% de noir. Ce signal PLUGE est utile pour étalonner les niveaux de noir d'un écran. Lorsque le réglage a été correctement effectué, la barre la plus à droite devrait être à peine visible et les barres +2% et -2% apparaitre noires à l'identique.

Mire de calibration ARIB :

samedi 3 mars 2012

Magic Lantern : bientôt une sortie HDMI non compressée sur les DSLR Canon ?

C'est du moins ce qui est annoncé sur certains sites et cela constituerait une avancée importante pour tous ceux qui auraient le courage de tester ce firmware sur leur appareil. Pour le moment, Magic Lantern propose - aux audacieux - un HDMI clean pour un enregistreur externe de type Atomos Ninja, tout en sachant que la sortie HDMI du 5D MarkII est limitée à 1620X1080 (3:2) lorsque l'appareiln'est pas en train d'enregistrer.

5D MarkIII et Nikon D800 : du mieux, mais pas de révolution...

Des vidéos sur le site de Canon Japon mais pas d'essais indépendants pour le moment à part ces photos des différents composants de l'appareil sur le site Canon Rumors
Et d'autre part, pas vraiment mieux que le D800 de Nikon, l'appareil qui navigue dans la même catégorie. Après c'est sans doute une question d'habitude ou de préférences personnelles... Voici d'ailleurs une vidéo pour avoir une idée du comportement du D800 en basse lumière :

Joy Ride from Sandro on Vimeo.

Reste à savoir ce que donne la sortie HDMI non compressée annoncée sur les deux modèles et qui elle représente un réel avantage sur les modèles précédents.

vendredi 2 mars 2012

Optiques pour Sony NEX-FS100

Dans Streaming Media Producer, Shawn Lam détaille les avantages et les difficultés induits par la taille du capteur de la FS100, ainsi que les possibilités offertes par les optiques de différents fabricants