En tous cas l'ambiance ne devait pas être à la franche rigolade sur le tournage du dernier machin primé à Cannes... Si l'on en croit MAD, le blog d' information des intermittents décorateurs de cinéma, on était très loin des conditions habituelles de tournage sur un long métrage assez largement pré-acheté, tout de même : journées de travail à rallonge, renégociation des contrats, etc. La société de production s'appelle Quat'sous productions (ça ne s'invente pas !) Communiqué incendiaire de la CGT (à lire sur le blog). On comprendra dès lors que M. Kechiche n'ait pas jugé utile de remercier l'équipe, ni même l'auteure de la BD d'où est adapté le film.
Et donc, critique acerbe de l'auteure de la BD, Julie Maroh, sur son blog "Les cœurs exacerbés" qui dénonce des scènes de sexe qui sont "un étalage brutal et chirurgical, démonstratif et froid de sexe dit lesbien" et assène : "Ce qui est sorti de la pellicule de Kechiche me rappelle ces cailloux qui nous mutilent la chair lorsqu'on tombe et qu'on se râpe sur le bitume". Elle revient aussi sur le manque supposé de reconnaissance de Kechiche à son égard, mais on lira tout de même qu'elle avait bien stipulé dès le départ qu'elle ne voulait pas prendre part au projet, que c'était son film à lui.
Ceci dit, nous ce qui nous intéresse c'est que ce film a été tourné avec deux caméras Canon C-300, fournies par PhotoCineRent, et qui au final et parce que le tournage a duré 4 ou 5 mois, ont été achetées par la production. Les caméras étaient fournies avec des montures Canon, les fichiers étaient enregistrés sur cartes CF, et deux optiques Angénieux 28-76mm Optimo ont aussi été achetées et équipées d'adaptateurs Canon.
Un joli coup pour Canon et pour la C-300, souvent critiquée pour ses options d'enregistrement limitées (HD-SDI sur 8 bits ou MPEG2 4.2.2 en interne, rappelons-le) et sa résolution "bridée" à 1080p.
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