jeudi 1 novembre 2012

Métiers de l'audiovisuel et numérique : évolutions ou révolution ?


Sur le site du CPNEF-AV on apprend que "Depuis plusieurs années, le secteur du cinéma et plus largement de l'audiovisuel est soumis à un ensemble de mutations technologiques. Celles-ci engendrent une dématérialisation de l'ensemble des supports de diffusion, une arrivée massive et croissante des technologies numériques et la disparition progressive des supports sur film argentique.
Cette dématérialisation des supports et les choix économiques opérés dans différents secteurs d’activités affectent de nombreux emplois. Les laboratoires photochimiques, les activités du doublage et de la post-production, sont particulièrement exposés."
Effectivement,  alors qu'il est évident maintenant que des pans entiers de l'emploi traditionnel dans le cinéma et plus généralement dans l'audiovisuel vont disparaître, du fait de la numérisation des technologies et de la dématérialisation des supports, il devient urgent de se pencher sur le devenir des spécialités traditionnelles de la post-production et des entreprises de laboratoire.
Les partenaires sociaux ont donc crée une plateforme conseil chargée de réfléchir et d'indiquer des directions dans la recherche de solutions pour l'évolution des personnels concernés : c'est la Plateforme RH des Industries Techniques, qui publie d'ailleurs divers documents de synthèse.
D'ores et déjà on sait que deux éléments majeurs ont eu un impact destructeur sur les métiers des industries techniques du cinéma et de la vidéo :
- Le passage du photochimique au numérique dans le secteur du cinéma
- La dématérialisation dans les régies de diffusion et les laboratoires vidéo
Bien que les travaux de la plateforme soient intéressants et utiles, il leur manque la dimension que pourrait donner une étude en amont : à savoir que se passe-t-il au niveau de la production film et vidéo, c'est à dire dans la fabrique des programmes elle-même ? On sait bien que bon nombre de programmes - films, documentaires ou émissions TV de plateau -  ne sont plus mis en boite comme ils l'étaient encore il y a dix ans. Les spécialisations ont changé dans ce qu'elles recouvrent : un chef opérateur n'est plus le même responsable de l'image et ses attributions se sont technicisées tandis que dans le même temps ses responsabilités (en tant que général en chef, responsable de la mise en forme de l'image) se réduisaient.
L'exemple du chef op peut être étendu à tous les intervenants techniques en production et en post-production. Leur savoir technique augmente et dans le même temps leur autonomie professionnelle diminue. Le processus peut d'ailleurs rappeler celui qu'a connu naguère le monde ouvrier avec le taylorisme puis le fordisme. Toutes proportions gardées par ailleurs.
On peut se demander toutefois, si on ne va pas vers une extrême banalisation des spécialisations professionnelles, et si cette banalisation n'a pas pour conséquence la dilution progressive des identités professionnelles d'autrefois.
Si le processus de "destruction créatrice" de Schumpeter est bien en marche, il s'accompagne cette fois aussi, semble-t-il, de la disparition de certaines cultures professionnelles qui avaient tout de même pour elles d' être originales et d'avoir marqué les représentations culturelles collectives de notre époque.
MAJ 09/11/2012 : A noter une contribution intéressante par Madelyn Most, publiée dans Film and Digital Times et intitulée : "Le Futur". Il s'agit là de considérations que les Chefs Opérateurs portent sur l'évolution de leurs métiers.


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