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vendredi 31 mai 2013

La Vie d'Adèle : une avancée dans le droit du travail et la sécurisation des emplois ?

Au fond les producteurs qui, tel Vincent Maraval, s'inquiétaient de l'explosion des salaires de certains comédiens français ont peut-être trouvé la parade. Il leur suffira désormais de faire travailler 15 heures par jour et 6 jours sur 7 (payés 5) leurs équipes de tournage pour compenser le manque à gagner résultant de cette inflation des cachets. Il est entendu que les salaires des techniciens, décorateurs, machinistes, etc. devraient rester quant à eux strictement encadrés (c'est à dire surtout avec des rémunérations allant de 20 à 50% en-dessous des barèmes). A lire d'ailleurs un article intéressant paru sur le site de l' AFC et qui est un retour sur les conditions de tournage du film d' Abdellatif Kechiche, et puis aussi le communiqué de l' ATOCAN, l' Association des Techniciens et Ouvriers du Cinéma et de l'Audiovisuel du Nord Pas-de-Calais qui dénonce en particulier le comportement "irrespectueux" de la bien nommée Quat'sous films, la société de production dont les méthodes semblent pour le moins contestables.
On espère quand même ici, sur ce blog dédié à l'enseignement de l'audiovisuel, que nos sympathiques collègues travaillant dans différentes structures, publiques ou privées,  seront un jour capables de dire à leurs étudiants la vérité sur ce qui les attend une fois sortis du cocon lénifiant de leurs formations. Mais peut-être qu'eux-mêmes (les enseignants et formateurs en question) ne le savent pas, et n'ont d'ailleurs pas envie de le savoir ? 


mardi 28 mai 2013

La Vie d'Adèle ou Le Bleu n'est pas vraiment une couleur chaude...

En tous cas l'ambiance ne devait pas être à la franche rigolade sur le tournage du dernier machin primé à Cannes... Si l'on en croit MAD, le blog d' information des intermittents décorateurs de cinéma, on était très loin des conditions habituelles de tournage sur un long métrage assez largement pré-acheté, tout de même : journées de travail à rallonge, renégociation des contrats, etc.  La société de production s'appelle Quat'sous productions (ça ne s'invente pas !) Communiqué incendiaire de la CGT (à lire sur le blog). On comprendra dès lors que M. Kechiche n'ait pas jugé utile de remercier l'équipe, ni même l'auteure de la BD d'où est adapté le film.

Et donc, critique acerbe de l'auteure de la BD, Julie Maroh, sur son blog "Les cœurs exacerbés" qui dénonce des scènes de sexe qui sont "un étalage brutal et chirurgical, démonstratif et froid de sexe dit lesbien" et assène : "Ce qui est sorti de la pellicule de Kechiche me rappelle ces cailloux qui nous mutilent la chair lorsqu'on tombe et qu'on se râpe sur le bitume". Elle revient aussi sur le manque supposé de reconnaissance de Kechiche à son égard, mais on lira tout de même qu'elle avait bien stipulé dès le départ qu'elle ne voulait pas prendre part au projet, que c'était son film à lui.
Ceci dit, nous ce qui nous intéresse c'est que ce film a été tourné avec deux caméras Canon C-300, fournies par PhotoCineRent, et qui au final et parce que le tournage a duré 4 ou 5 mois, ont été achetées par la production. Les caméras étaient fournies avec des montures Canon, les fichiers étaient enregistrés sur cartes CF, et deux optiques Angénieux 28-76mm Optimo ont aussi été achetées et équipées d'adaptateurs Canon.
Un joli coup pour Canon et pour la C-300, souvent critiquée pour ses options d'enregistrement limitées (HD-SDI sur 8 bits ou MPEG2 4.2.2 en interne, rappelons-le) et sa résolution "bridée" à 1080p.