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vendredi 14 février 2014

BTS Métiers de l' Audiovisuel : la casse en continu

Bien qu'ayant décidé, depuis un certain temps déjà, de ne plus m'intéresser aux soubresauts d'un cursus de formation - ou peut-être d'un "système" ? - qui me parait déjà bien gangrené et de moins en moins crédible (voir l'article Changement de cap ?), je ne peux m'empêcher de me faire l'écho des préoccupations de certains collègues qui, au vu des dérives du système, se transforment de temps en temps en whistle blowers, histoire de dire, un jour, "on vous aura prévenus". Voici donc un petit texte émanant d'un collègue d'un établissement public proposant cette formation en BTS Audiovisuel, et qui exprime déjà assez clairement, me semble-t-il, ce qu'un certain nombre d'intervenants, enseignants certifiés ou contractuels, pensent depuis un certain temps déjà. 
Je ne souscris pas à tout ce qui est écrit ici car, sur certains points, je ne peux m'empêcher de penser qu'il est temps de faire évoluer les mentalités à l'intérieur du mammouth. Je n'ai rien contre, en particulier, la volonté d'intégrer des bacs pro en plus grand nombre et je n'ai rien non plus contre les quotas. Mais ce texte exprime bien, à mon sens, les inquiétudes d'une partie de la profession, confrontée à la dévalorisation de fait d'une formation qui est, tout de même, la seule véritable porte d'entrée aux métiers techniques du cinéma et de la télévision.
J'aurais certainement préféré une réflexion d'ensemble sur les conditions qui pourraient permettre à cette formation d'évoluer et de s'adapter aux transformations de l'ensemble du système socio-économique et technique des médias. L'Education Nationale ayant fait, comme d'habitude, la preuve qu'il était impossible de réformer un système de l'intérieur, il ne reste plus qu'à attendre, patiemment, les prochains soubresauts de la bête et gageons que, cette fois, nous n'attendrons pas dix ans...

Rémi, je te laisse lire et puis tu pourras mettre en ligne, si tu veux:

Donc, outre le passage à 15 par option puis à 18 par option qui va pendre au nez de tous les BTS AV d'ici quelques années (avant 5 ans, sans doute), il y a DES MAINTENANT la modification du système APB pour privilégier l'arrivée des bacs pro en BTS AV !

Un tiers des places sera dorénavant réservé aux bacs pro et ce, malgré le taux d'échec des étudiants issus de bac pro à l'examen de BTS AV (taux d'échec énorme en dépit de la bienveillance coutumière des jurys et du rattrapage).

C'est également du pain béni pour les BTS privés, qui vont voir arriver bien plus d'étudiants issus de Bac normaux (je devrais dire de "vrais" BAC, même si c'est pas très sympa... mais cela aurait le mérite d'être honnête et, surtout, cde correspondre à la réalité)... non seulement ce seront les seuls établissements qui continueront à avoir un BTS "national" (les BTS publics, du fait du passage en contrôle continu, ont déjà été répertoriés par les professionnels pour ne bientôt plus délivrer que des diplômes d'école) mais ils auront en plus un apport d'étudiants ayant un niveau bien supérieur aux Bac Pro à l'entrée.

Je ne jetterai pas la pierre aux contractuels et autres précaires, mais l'apathie générale des enseignants en BTS AV au niveau national est profondément coupable ! Par peur de se faire taper sur les doigts (un certifié ne risque pas grand chose de plus que çà !), ils laissent le BTS AV (ainsi que le diplôme de ceux qui l'ont obtenu... depuis le début de son existence) se faire défoncer et rabaisser. A terme, cela donnera un excellent argument aux recteurs pour fermer ces BTS, lorsque la prochaine vague d'économie viendra.... Ce n'est pas comme si cela n'avait pas déjà été tenté dans certaines académies ces dernières années !

La mobilisation contre la fusion des deux options, il y a trois ans, je le rappelle, n'était qu'un écran de fumée, destiné à vérifier les éventuelles réactions du corps enseignant... Une fois que la "faible" mobilisation a fait reculer cette fusion en carton, il était facile de dire "on a gagné" et d'accepter les vraies réformes: contrôle continu (CCF), réduction des heures (de 2 à 10h par semaine selon les BTS) lors du passage au nouveau référentiel et, enfin, inflation des effectifs.
Un enseignant en BTS Audiovisuel

dimanche 10 février 2013

Considérations sur l'enseignement de l'audiovisuel et l'avenir des technologies

Une constatation tout d'abord : il n'existe pas de savoir formel des données de l'expérience.  Ce savoir a été acquis - ou pas - par l'expérience elle-même. Ainsi, il n'existe pas de savoir formel (formalisé) de la prise de son en reportage ou du montage avec des logiciels informatiques. Il y a un ensemble de pratiques qui se sont imposées, dans les sociétés de l'audiovisuel, et ont fini par constituer un "code of practice", mais elles ne remplacent pas l'expérience, c'est à dire le savoir acquis par la pratique dans les conditions de production telles qu'on les rencontre dans l'audiovisuel au sens large.
La technologie vient renforcer en quelque sorte ce savoir mais, l'utilisation des machines est elle-même tributaire des pratiques qui se développent pendant les processus de travail. On connait bien cet aller-retour de savoirs et d'expériences entre praticiens et concepteurs des machines : le développement des caméras, des consoles ou des logiciels est ainsi tributaire de ces retours d'expérience - c'est ainsi qu'apparaissent des interfaces qui sont précisément issues du dialogue engagé entre les utilisateurs et les ingénieurs, ou des modifications de l'ergonomie de certains équipements à la suite d'observations transmises par leurs futurs utilisateurs.
Et puis, il y a un autre cas de figure : celui qui apparait comme une conséquence de l'utilisation d'une machine et qui n'était pas prévue à l'origine - ou tout simplement pas exploitée dans ses premières configurations. C'est ainsi que des appareils photo numériques ont été dotés de capacités vidéo. Au départ cela tenait plus de la fonctionnalité supplémentaire qui est faite au fond pour ne pas servir. En réalité, ce petit plus a permis l'émergence en très peu de temps d'une demande pour des dispositifs de filmage qui s'apparentent, par leur rendu, à ceux existant au cinéma (ceci étant permis par la taille des capteurs des APN). Conséquence inattendue, mais qui aura très vite une autre implication sur le marché : la baisse des coûts de production et l'apparition d'une gamme de caméras à prix réduit, mais permettant de reproduire pour l'essentiel ce qui s'apparenterait à l'image cinématographique. Il est évident que de tels développements n'auraient pas eu lieu si on s'était contenté de photographier avec ces APN, ou si les industriels (Nikon le premier d'ailleurs) n'avaient pas jugé utile d'inclure cette possibilité dans le dispositif de prise de vue. Encore une fois ce sont des données relatives à l'expérience des utilisateurs qui ont permis de donner à cette expérience un véritable prolongement industriel. D'une manière ou d'une autre, c'est d'innovation technologique qu'il s'agit, et celle-ci ne trouve réellement son application que parce qu'il existe une logique des usages, à l'œuvre dans la relation qui existe entre le monde industriel et les utilisateurs. C'est ce feedback qui permet de modifier certains produits et de les rendre plus conformes aux aspirations des usagers ou à l'air du temps...
Mais on notera aussi  que cette logique de l'usage n'est pas celle de la rationalité industrielle ni celle des pratiques professionnelles - généralement conservatrices - ces dernières concernant le plus souvent des groupes ou des corporations qui cherchent surtout à protéger leur position dans la profession, et à empêcher aussi l'arrivée de nouveaux entrants en trop grand nombre - ce qui est d'ailleurs l'un des effets induits par la baisse des coûts de la technologie. Le numérique a aujourd'hui pour effet que tout un chacun peut devenir cadreur, ou monteur ou encore créer son propre studio d'enregistrement, moyennant dans tous les cas un investissement raisonnable.
Il a aussi une autre conséquence, moins visible pour le moment : il relativise l'importance de l'enseignement et des formations spécialisées. A l'heure actuelle c'est une tendance qui n'est pas encore pleinement réalisée en France, en raison du goût immodéré de ce pays pour les diplômes, mais dans d'autres pays, en Amérique du Nord, en Afrique ou en Asie, la tendance est là : on fabrique et on diffuse, sans se soucier de l'acquisition d'un savoir formalisé. Les coûts de production en chute libre rendant les retours sur investissement plus faciles à réaliser dans des pays où les rémunérations sont bien moins élevées que dans les pays traditionnellement producteurs de programmes (dans le même temps, ce sont des caractéristiques culturelles qui empêchent la délocalisation de la production dans les pays qui constituent les BRICS, par exemple).
Deux conséquences, donc :
- Une révolution technologique qui induit de nouveaux usages de la technologie et une baisse des coûts de production.
- Dans le même temps, une dilution progressive des identités professionnelles traditionnelles (perte de la notion de métier, disparition des corporations, affaiblissement des circuits traditionnels de la formation professionnelle...)
Le feedback c'est :
- Apparition de nouveaux outils de production, toujours plus nombreux, moins chers et plus versatiles.
- La caractéristique principale de ces nouveaux outils est qu'ils font appel pour tout ou partie aux technologies de l'information (autrement dit, chaque machine devient plus ou moins un ordinateur connecté au réseau) 
- Le cœur du système de production des innovations technologiques est en train de quitter le monde occidental et se re-localise en Extrême-Orient (ce que l'on voit bien à travers le rythme des publications scientifiques et des brevets).
Donc, et pour le dire en raccourci : au lieu de former des cadreurs ou des monteurs on ferait bien de former des ingénieurs.

Fig.1 : Ceci est une caméra

Fig.2: Ceci aussi est une caméra

On distingue principalement deux types d'innovations technologiques (celles qui nous intéressent ici) :
- Les innovations de produits
- Les innovations de procédés
(pour une définition : voir le site de l'OCDE ou le Manuel d'Oslo)
Localisation des principales entreprises innovantes dans le secteur des technologies de l'information :
- Au Japon, en Corée du Sud, en Chine
- Quelques unes aux Etats-Unis, mais elles externalisent (pour la plupart) leur production en Chine
- Il reste bien quelques grands groupes en Europe (Nokia, Siemens...) mais pour combien de temps ?
Mais ne l'oublions pas : si l'appareil photo s'est transformé, c'est aussi parce que d'autres objets techniques familiers ont dépassé leur utilisation d'origine et sont devenus "autre chose" : "[c'est ainsi que] l'objet "télévision" a accompli un saut qualitatif spectaculaire : depuis le début du XXIème siècle, en effet, c'est devenu un écran sur lequel arrivent des images et des sons provenant d'un ordinateur ou d'un serveur. Le téléviseur n'est que la composante visible d'un réseau(...) La Troisième Phase commence avec l'avènement de l'informatique et de la télématique, mais elle triomphe avec l'avènement du Net et des gadgets connectés à celui-ci. Ce phénomène a changé la nature de plusieurs objets quotidiens : la télévision était à peine plus qu'un objet domestique jusqu'à ce qu'elle soit entraînée vers les territoires du Net; la même chose est arrivée au téléphone, un autre objet "aimable" qui s'est transformé en puissante "base de lancement" vers d'autres mondes." (Raffaele Simone, Pris dans la Toile. L'Esprit aux temps du Web, p. 37, Gallimard 2012)

lundi 4 février 2013

Réforme du BTS Audiovisuel : un coup pour rien et un coup de gueule

Bon, on ne s'attardera pas sur les quelques "réformettes" en voie de validation : c'est tout à fait insignifiant, si l'on excepte le passage en "contrôle en cours de formation" (autrement dit : contrôle continu) de certains enseignements pratiques (comme ça on couvre en toute tranquillité l'incompétence manifeste de certains enseignants qui pourront faire à peu près ce qu'ils veulent avec la bénédiction de leurs proviseurs et chefs de travaux respectifs, puisque désormais il n'y aura plus de sanction par un examen national, ou plus exactement par un jury extérieur à l'établissement). En revanche, voici un texte intéressant écrit par un collègue, qui dit bien ce que nous sommes tout de même un certain nombre à penser :
 
Réduire la DLA pour plus de technique afin d'ouvrir plus de "places", y compris en montage donc, aux STI , c'est un des buts de l'apport de M. Cimelli [NDLR :  IPR en charge du BTS Audiovisuel] à cette réforme. 
D'ailleurs, chaque changement est simplement pour "récompenser" le soutien à cette réforme, des promoteurs de la réforme: aucune réflexion sur le fond, sur nos métiers, sur la réalité des options et de nos métiers.
Alors que le statut des intermittents est remis sur le tapis cette année (2003-2013). Tiens d'ailleurs voici un lien qui circule en ce moment: http://mouvement.net/analyses/enquetes/intermittence-et-emploi-culturel-une-analyse-decapante
 
 
Cela convient très bien à certains enseignants qui sont incapables de se mettre à jour ou d'accepter de devoir évoluer techniquement, le passage en CCF leur permettant de faire des cours de couture s'ils le voulaient. Certains, syndicalistes contestataires devant l'éternel, sont d'un silence assourdissant sur cette réforme !
Cela convient très bien à certains chef des travaux qui savent qu'ils n'ont pas les moyens de former correctement des étudiants (ou qui s'en cognent): ils pourront facilement avoir 100% de réussite maintenant !
Cela convient aussi à d'autres qui pensent que cela va faire ressortir leur BTS du lot par rapport à un autre avec lequel ils seraient en concurrence (en cela, ils ignorent qu'historiquement ca ne fonctionne pas comme cela... et qui ignore l'histoire est condamné à la répéter)

Au milieu, il est clair que la pertinence de nos formations, l'honnêteté de celles ci vis a vis des parents, des étudiants et même des professionnels n'existe pas. Une bonne partie s'en fout: "tant que j'ai mes heures en BTS AV, payées plus que les heures en lycée (1,25 pour 1 heure), avec un public bien plus facile et bien plus de moyens, je m'en cogne." Au milieu, ceux qui s'en inquiètent reçoivent rires et quolibets et la majorité reste silencieuse.

Ne fallait il pourtant pas réformer ?
Bien sur que si mais c'est surtout les programmes qu'il fallait réformer ! Cela fait plus de 5 ans que tombent à l'examen des notions qui ne sont pas prévus dans les programmes ! De plus, dans nos métiers, ca évolue tellement vite...
Résultats: pas un mot, depuis le début de cette histoire, sur les programmes.

Il y a aussi le référentiel de compétences. Personne n'en parle.
Or, nos métiers ont évolués depuis 2002. Quelques exemples:
- le travail de dérushage sur bande n'a rien à avoir avec celui, en AMA, sur carte ou sur disque dur.
- le poste de responsable Intercom, tache limite subalterne à l'époque du 2-fils, est devenu l'alpha et l'omega.
- la gestion des H.F est devenue bien plus complexe qu'avant.
- la multiplication des pistes vidéos et audio dans les sessions de montage, la post production son qui se fait en même temps que celle de l'image, (et d'autres choses...): tout cela nous obligent à modifier les méthodes de travail.
- le "tout-réseau", autant en vidéo qu'en son, modifie complètement la donne. On se focalise bien moins sur le signal et bien plus sur son acheminement.
- etc....
[NDLR : Et j'ajoute que le cinéma numérique implique une refonte complète du travail sur la chaine  de l'image, depuis la prise de vue et jusqu'au traitement en post-production. Le fameux workflow, dont tout le monde se gargarise, sans vraiment réfléchir aux implications en termes de formation et de transformation des métiers à venir].

De tout cela, pas un mot, pas un débat.

Et le corps enseignant, qui, malgré tout, dans sa majorité, n'est pas d'accord, ne dit rien. Il s'est levé comme un seul homme quand on leur a fait croire qu'il allait y avoir des pertes d'heures suite à la fusion des options Image et Montage.... Mais c'est le plus vieux truc du monde: on vous sort une belle couleuvre, sur laquelle tout le monde manifeste. Puis, on retire la couleuvre en disant: "ok, vous avez gagné" et tout le reste de la réforme passe, puisque les gens pensent qu'ils ont "gagné". C'est une des plus vieilles techniques du monde, que ce soit en politique, à la guerre ou aux échecs. Il faut croire qu'il serait bon de mettre des cours d'échecs en IUFM. Ah zut, suis je bête, on va les supprimer.

lundi 11 juillet 2011

Réforme du BTS Audiovisuel : courrier des enseignants du regroupement Nord

Cette fois ce sont les membres du Jury final du regroupement Nord (réunis le 8 juillet) qui écrivent à l'IGEN :

A l’attention de Monsieur l’Inspecteur Général en charge de la réforme du BTS Métiers de l’Audiovisuel,
S/C de Monsieur l’IA/IPR chargé du BTS Métiers de l’Audiovisuel.

Résolution adoptée en réunion, le vendredi 8 juillet.

Les STS des Métiers de l’Audiovisuel sont une des principales voies d’accès aux métiers techniques de l’audiovisuel (radio, communication institutionnelle, web, télévision, cinéma...). Les enseignants qui assurent une formation reconnue dans les différentes disciplines inscrites dans le cursus des étudiants s’emploient au quotidien à l’actualisation de cette formation. En témoigne, dans chaque centre, le dialogue continu avec les professionnels et les entreprises partenaires comme avec les Régions qui prennent en charge le renouvellement indispensable des équipements.

Dans ce contexte d’implication professionnelle forte et responsable de l’ensemble des enseignants, les modalités dans lesquelles la réflexion sur une réforme du BTS audiovisuel s’est engagée, sont inacceptables. L’atmosphère d’opacité qui entoure les travaux ne peut qu’engendrer la méfiance et jeter le discrédit sur ceux-ci.
Nous refusons que se prolonge une attitude qui ne prend pas en compte l’expérience des équipes enseignantes.

Nous demandons à ce stade de la réflexion :
- Que la commission intègre de manière représentative l’ensemble des options, des enseignements et des centres de formation.
- Qu’une information claire, fiable et régulière sur les travaux en cours soit diffusée.

En ce qui concerne l’hypothèse d’une fusion des options « Montage et Postproduction » et « Métiers de l’Image» dans une nouvelle spécialité, qui écarte d’ailleurs le mot montage de sa dénomination, elle nous paraît inopportune car elle ne correspond ni aux attentes des professionnels, ni aux réalités du métier. Elle serait contre-productive car elle détruirait deux filières de formation performantes. Elle serait enfin inapplicable car la fusion des deux programmes dans le même temps de formation est concrètement irréalisable.
Il a été également question d’un «tronc commun de formation en première année» sans que sa légitimité pédagogique ait été démontrée.

Au moment où de très nombreux professionnels consultés désapprouvent cette évolution et revendiquent au contraire une spécialisation accrue dans chacune des cinq options, au moment où les grandes chaînes de télévision elles-mêmes reviennent d’une stratégie de polyvalence de leurs techniciens, il convient d’abandonner ces hypothèses.

Enfin, la formation culturelle et artistique que représente le DLA, doit rester une composante essentielle, car elle participe pleinement de la valeur et de la réputation du Brevet de Technicien Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel.
Autant de questions qui méritent réflexion à condition que des structures de discussion le permettent.

Arcueil le 8 Juillet 2011. Les Enseignants du Jury Final du regroupement
Nord

dimanche 10 juillet 2011

Réforme du BTS Audiovisuel : lettre ouverte aux professionnels

Cette fois ça vient des collègues du regroupement Est (Metz, Cannes, Montbéliard, Villefontaine, Le Puy en Velay) et on interpelle directement les "professionnels" qui sont bien mal représentés à cette CPC - ou du moins pas assez représentés, il ne faut vexer personne


LETTRE OUVERTE

Le Brevet de technicien supérieur des métiers de l’audiovisuel, reconnu par le milieu professionnel, est actuellement l’une des principales voies d’accès aux métiers techniques des différents secteurs de l’audiovisuel : diffusion (radio et télévision), prestation, production.
Le contenu et l’actualisation de la formation correspondants aux différentes filières : Image, Son, Montage et postproduction, Exploitation des équipements et supports, Gestion de production, sont définies par l’Education Nationale en relation étroite avec des représentants du milieu professionnel.

Actuellement l’Education Nationale a initié dans la plus grande confidentialité, une rénovation s’appuyant sur une demande des professionnels.

Or nous constatons que :

- le « Référentiel des activités professionnelles » qui définit les compétences attendues par les entreprises audiovisuelles a été établi sans la concertation réglementairement prévue avec des représentants des organisations professionnelles concernées.
- La demande de regroupement des filières de formation prévue par la rénovation n’est pas initiée par les professionnels.
- Les nouvelles orientations de formation prévoient une diminution du niveau de compétence et une dévalorisation du diplôme

Les enseignants et formateurs sont conscients d’une nécessaire rénovation pour une meilleure adaptation aux besoins actuels du secteur audiovisuel. Ils s’inquiètent du processus en cours.

Comment l’Education Nationale peut-elle envisager une rénovation de cette importance sans une réelle représentativité du monde professionnel ?

Votre implication dans ce processus est essentielle.

Nous vous invitons à exprimer votre avis auprès de vos instances représentatives.

Nous vous remercions et restons à votre disposition.

Cordialement

jeudi 7 juillet 2011

Réforme du BTS Audiovisuel : motion provisoire

Voici le texte concocté (et signé) par les collègues présents aux corrections des écrits à Toulouse. Lecture en sera faite lors du jury final du 11 juillet, toujours à Toulouse, et le texte sera remis à l'IPR présent pour qu'il transmette à qui de droit.


Le BTS audiovisuel est une des principales voies d’accès aux métiers techniques de la radio et de la télévision. Les enseignants qui assurent une formation reconnue dans les différentes disciplines inscrites dans le cursus des étudiants s’emploient au quotidien à l’actualisation de cette formation. En témoigne, dans chaque centre, le dialogue continu avec les professionnels et les entreprises partenaires comme avec les Régions qui prennent en charge le renouvellement indispensable des équipements.
Dans ce contexte d’implication professionnelle forte et responsable de l’ensemble des enseignants, les modalités dans lesquelles la réflexion sur une réforme du BTS audiovisuel s’est engagée sont inacceptables. L’atmosphère de secret qui entoure les travaux ne peut qu’engendrer la méfiance et jeter le discrédit sur ceux-ci.
Nous ne pouvons pas accepter que se prolonge une attitude qui confine au mépris des enseignants les plus directement impliqués.
Nous exigeons que la commission intègre de manière représentative l’ensemble des options, des enseignements et des regroupements de centre de formation.
Nous exigeons une information claire, fiable et régulière sur les travaux en cours.


Le 5 juillet avait lieu aussi une réunion des organisations professionnelles de l'audiovisuel, à Paris, mais aucun retour pour le moment.

dimanche 26 juin 2011

Réforme du BTS Audiovisuel : du nouveau côté profs

On dirait que ça bouge dans les chambrées. Les profs commenceraient-ils à s'inquiéter des conséquences de cette "rénovation" de leur outil de travail ? Voici ce qu'écrivent certains d'entre eux. Citation :

BTS AUDIOVISUEL – LE POINT


Où en sommes-nous ? Un peu d’histoire :
Depuis plus d’un an nous savions que des travaux étaient en cours dans la perspective d’une rénovation du BTS audiovisuel. Acceptant la confidentialité stricte à laquelle on leur demandait de se soumettre les participants à ces réunions ne laissaient rien filtrer des évolutions envisagées ni des raisons qui les motivaient.

CPC (Commission Paritaire Consultative) 12 janvier : Un enseignant de BTS AV, élu CFDT, siège à cette commission. Le point 7 de l’ordre du jour porte sur la réforme en cours du BTS audiovisuel et l’IGEN Claude Bergmann doit présenter à la commission le rapport d’opportunité préalable, indispensable à la mise en œuvre de cette réforme et sur lequel elle doit se prononcer. En l’absence de M. Bergmann le rapport d’opportunité n’est pas présenté et donc pas examiné par la commission. Par un autre délégué syndical qui siège à la CPC ainsi qu’au groupe de travail sur la réforme du BTS et ne se sent pas tenu par les règles de silence absolu imposées par M. Bergman, cet élu CFDT apprend que les discussions sont assez tendues :
• M. Bergmann tente d’imposer son point de vue sur tout ce qui touche à l’audiovisuel
• Il a présenté la rénovation en partant du fait qu’il faut réduire à 4 options (pure coïncidence avec l’intervention du recteur de Montbéliard …!)
Les professionnels ne voient pas les choses de cette façon.

CPC 9 mai : Le même élu CFDT et un autre délégué syndical tentent de s’opposer à la volonté de passage en force de l’IGEN Claude Bergmann qui veut faire accepter la transformation du BTS audiovisuel de 5 à 4 options. Très rapidement une information générale se met en place pour contrer cette transformation dont les fondements nous semblent très contestables.

Réunion du groupe de travail le 16 mai
Ce groupe de travail, réuni jusque là dans le secret est piloté par l’IGEN Claude Bergmann assisté de l’IPR Claudio Cimelli. Il est composé de représentants de la profession et de l’Education Nationale :
• Pour la profession : un représentant de la FICAM (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia), un représentant de la CPNE-AV, (Commission Paritaire Nationale de l’Emploi – audiovisuel), un représentant du SNTPCT (Syndicat National des Travailleurs de la Production Cinématographique et de Télévision), deux représentants syndicaux (CFDT – TF1 ; CGT – FR3), un représentant de Radio France, un représentant d’une société de post production audio.
• Pour l’Education Nationale : trois chefs de travaux et trois enseignants (un seul enseignant siégeait jusqu’alors, deux enseignants sont venus rejoindre le groupe de travail le 16 mai).

Les travaux doivent porter sur le passage du RAP (Référentiel des Activités Professionnelles) au Référentiel des Compétences sur la base d’un tronc commun aux différentes options.

Les informations obtenues à la suite de cette réunion du groupe de travail et les échanges multiples entre établissements conduisent à la rédaction d’une pétition puis d’un article qui paraît sur le site de Médiapart.
A la date du 22 juin la pétition a recueilli plus de 2000 signatures dont environ 1/3 de professionnels de l’audiovisuel. Il faut continuer de la faire connaître et la faire signer et ne pas hésiter à laisser des commentaires. Un lien :
http://www.petitions...bts_audiovisuel

Pour élargir l’audience de la pétition un article est rédigé par des collègues, réunis à Biarritz pour l’examen, et publié sur le site du magazine. Là aussi il faut continuer de diffuser, de faire lire et demander aux lecteurs de cliquer sur la case « recommander » de l’article pour accroître sa visibilité. Un lien :
http://blogs.mediapa...el-voulons-nous


Réunion du groupe de travail le 16 juin.

Les deux inspecteurs, Claude Bergmann et Claudio Cimelli sont absents à la réunion du 16 dont les participants doivent faire avancer le travail sur les regroupements des enseignements et la construction d’un tronc commun.

La signature massive de la pétition (1973 signatures le 15 juin), l’article dans Médiapart, les interventions des enseignants présents dès la réunion précédente amènent les professionnels à se rendre compte de la distorsion de procédure dont ils ont été victimes et à demander une suspension des travaux conduisant à la réforme du BTS audiovisuel. C’est cette position qui sera signifiée à M. Cimelli en fin d’après midi.

Dans le même temps la FICAM décide de provoquer sur ce sujet une réunion de ses différents collèges syndicaux et professionnels avant le 5 juillet.


Et maintenant ?
• Les choses bougent mais la réflexion et le travail doivent continuer, nous devons mettre à profit les prochaines occasions de réunion : correction des épreuves écrites et réunion du jury final dans les différents regroupements afin de débattre.

(...)

Il faut :
• Etablir au plus tôt un retour sur emploi, fiable et vérifiable, de nos étudiants dans les différentes filières professionnelles (un des arguments majeurs de l’inspection est que nos étudiants n’ont pas de débouchés et ne s’insèrent pas dans la profession)
• Continuer d’informer nos collègues, chefs de travaux et proviseurs, nos relais dans la profession et dans les médias, nos relais élus des collectivités territoriales et des instances nationales.
• Echanger ces informations via une liste de diffusion qui permet d’assurer une rediffusion rapide à tous.

vendredi 3 juin 2011

Pétition contre la fusion des options Image et Montage du BTS Audiovisuel

A signer de toute urgence ici

Pour ceux qui se sentent le courage de lire le texte (validé en CPC !) de ce nouveau RAP, il est disponible sur Scribd

dimanche 22 mai 2011

Une CPC pour dire "Amen", sans doute...

Et voici à quoi ressemble la page de garde de ce nouveau RAP, sur lequel des "professionnels" et des "fonctionnaires de l'Education Nationale" ont trimé pendant un an. Vous ne voyez pas une erreur quelque part ?

lundi 11 avril 2011

Auf Wiedersehen ! : les enseignements techniques de l'audiovisuel dans l'orbite de la rentabilité capitaliste

Aujourd'hui : sauve qui peut et chacun pour soi...
Demain : les meilleurs pourront rester pour continuer à manier le balai et la serpillère, les autres, ouste au collège!