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vendredi 14 février 2014

BTS Métiers de l' Audiovisuel : la casse en continu

Bien qu'ayant décidé, depuis un certain temps déjà, de ne plus m'intéresser aux soubresauts d'un cursus de formation - ou peut-être d'un "système" ? - qui me parait déjà bien gangrené et de moins en moins crédible (voir l'article Changement de cap ?), je ne peux m'empêcher de me faire l'écho des préoccupations de certains collègues qui, au vu des dérives du système, se transforment de temps en temps en whistle blowers, histoire de dire, un jour, "on vous aura prévenus". Voici donc un petit texte émanant d'un collègue d'un établissement public proposant cette formation en BTS Audiovisuel, et qui exprime déjà assez clairement, me semble-t-il, ce qu'un certain nombre d'intervenants, enseignants certifiés ou contractuels, pensent depuis un certain temps déjà. 
Je ne souscris pas à tout ce qui est écrit ici car, sur certains points, je ne peux m'empêcher de penser qu'il est temps de faire évoluer les mentalités à l'intérieur du mammouth. Je n'ai rien contre, en particulier, la volonté d'intégrer des bacs pro en plus grand nombre et je n'ai rien non plus contre les quotas. Mais ce texte exprime bien, à mon sens, les inquiétudes d'une partie de la profession, confrontée à la dévalorisation de fait d'une formation qui est, tout de même, la seule véritable porte d'entrée aux métiers techniques du cinéma et de la télévision.
J'aurais certainement préféré une réflexion d'ensemble sur les conditions qui pourraient permettre à cette formation d'évoluer et de s'adapter aux transformations de l'ensemble du système socio-économique et technique des médias. L'Education Nationale ayant fait, comme d'habitude, la preuve qu'il était impossible de réformer un système de l'intérieur, il ne reste plus qu'à attendre, patiemment, les prochains soubresauts de la bête et gageons que, cette fois, nous n'attendrons pas dix ans...

Rémi, je te laisse lire et puis tu pourras mettre en ligne, si tu veux:

Donc, outre le passage à 15 par option puis à 18 par option qui va pendre au nez de tous les BTS AV d'ici quelques années (avant 5 ans, sans doute), il y a DES MAINTENANT la modification du système APB pour privilégier l'arrivée des bacs pro en BTS AV !

Un tiers des places sera dorénavant réservé aux bacs pro et ce, malgré le taux d'échec des étudiants issus de bac pro à l'examen de BTS AV (taux d'échec énorme en dépit de la bienveillance coutumière des jurys et du rattrapage).

C'est également du pain béni pour les BTS privés, qui vont voir arriver bien plus d'étudiants issus de Bac normaux (je devrais dire de "vrais" BAC, même si c'est pas très sympa... mais cela aurait le mérite d'être honnête et, surtout, cde correspondre à la réalité)... non seulement ce seront les seuls établissements qui continueront à avoir un BTS "national" (les BTS publics, du fait du passage en contrôle continu, ont déjà été répertoriés par les professionnels pour ne bientôt plus délivrer que des diplômes d'école) mais ils auront en plus un apport d'étudiants ayant un niveau bien supérieur aux Bac Pro à l'entrée.

Je ne jetterai pas la pierre aux contractuels et autres précaires, mais l'apathie générale des enseignants en BTS AV au niveau national est profondément coupable ! Par peur de se faire taper sur les doigts (un certifié ne risque pas grand chose de plus que çà !), ils laissent le BTS AV (ainsi que le diplôme de ceux qui l'ont obtenu... depuis le début de son existence) se faire défoncer et rabaisser. A terme, cela donnera un excellent argument aux recteurs pour fermer ces BTS, lorsque la prochaine vague d'économie viendra.... Ce n'est pas comme si cela n'avait pas déjà été tenté dans certaines académies ces dernières années !

La mobilisation contre la fusion des deux options, il y a trois ans, je le rappelle, n'était qu'un écran de fumée, destiné à vérifier les éventuelles réactions du corps enseignant... Une fois que la "faible" mobilisation a fait reculer cette fusion en carton, il était facile de dire "on a gagné" et d'accepter les vraies réformes: contrôle continu (CCF), réduction des heures (de 2 à 10h par semaine selon les BTS) lors du passage au nouveau référentiel et, enfin, inflation des effectifs.
Un enseignant en BTS Audiovisuel

jeudi 6 juin 2013

'Valse avec Bachir' : la guerre avec des images

Une chose est sure : la majorité des candidats ayant planché sur l'épreuve de DLA du BTS Audiovisuel 2013 ont choisi d'analyser la séquence du film d' Ari Folman, Valse avec Bachir (pour rappel : les étudiants doivent choisir de traiter une question parmi trois qui leur sont proposées). Et ce film aura probablement beaucoup compté dans l'essai sur la "guerre des images" qu'il leur était demandé de composer ensuite...
Le film de guerre a encore de beaux jours devant lui, semble-t-il. Mais c'est peut-être plus la forme que le fond qui a séduit les étudiants dans le cas présent. 






dimanche 10 février 2013

Considérations sur l'enseignement de l'audiovisuel et l'avenir des technologies

Une constatation tout d'abord : il n'existe pas de savoir formel des données de l'expérience.  Ce savoir a été acquis - ou pas - par l'expérience elle-même. Ainsi, il n'existe pas de savoir formel (formalisé) de la prise de son en reportage ou du montage avec des logiciels informatiques. Il y a un ensemble de pratiques qui se sont imposées, dans les sociétés de l'audiovisuel, et ont fini par constituer un "code of practice", mais elles ne remplacent pas l'expérience, c'est à dire le savoir acquis par la pratique dans les conditions de production telles qu'on les rencontre dans l'audiovisuel au sens large.
La technologie vient renforcer en quelque sorte ce savoir mais, l'utilisation des machines est elle-même tributaire des pratiques qui se développent pendant les processus de travail. On connait bien cet aller-retour de savoirs et d'expériences entre praticiens et concepteurs des machines : le développement des caméras, des consoles ou des logiciels est ainsi tributaire de ces retours d'expérience - c'est ainsi qu'apparaissent des interfaces qui sont précisément issues du dialogue engagé entre les utilisateurs et les ingénieurs, ou des modifications de l'ergonomie de certains équipements à la suite d'observations transmises par leurs futurs utilisateurs.
Et puis, il y a un autre cas de figure : celui qui apparait comme une conséquence de l'utilisation d'une machine et qui n'était pas prévue à l'origine - ou tout simplement pas exploitée dans ses premières configurations. C'est ainsi que des appareils photo numériques ont été dotés de capacités vidéo. Au départ cela tenait plus de la fonctionnalité supplémentaire qui est faite au fond pour ne pas servir. En réalité, ce petit plus a permis l'émergence en très peu de temps d'une demande pour des dispositifs de filmage qui s'apparentent, par leur rendu, à ceux existant au cinéma (ceci étant permis par la taille des capteurs des APN). Conséquence inattendue, mais qui aura très vite une autre implication sur le marché : la baisse des coûts de production et l'apparition d'une gamme de caméras à prix réduit, mais permettant de reproduire pour l'essentiel ce qui s'apparenterait à l'image cinématographique. Il est évident que de tels développements n'auraient pas eu lieu si on s'était contenté de photographier avec ces APN, ou si les industriels (Nikon le premier d'ailleurs) n'avaient pas jugé utile d'inclure cette possibilité dans le dispositif de prise de vue. Encore une fois ce sont des données relatives à l'expérience des utilisateurs qui ont permis de donner à cette expérience un véritable prolongement industriel. D'une manière ou d'une autre, c'est d'innovation technologique qu'il s'agit, et celle-ci ne trouve réellement son application que parce qu'il existe une logique des usages, à l'œuvre dans la relation qui existe entre le monde industriel et les utilisateurs. C'est ce feedback qui permet de modifier certains produits et de les rendre plus conformes aux aspirations des usagers ou à l'air du temps...
Mais on notera aussi  que cette logique de l'usage n'est pas celle de la rationalité industrielle ni celle des pratiques professionnelles - généralement conservatrices - ces dernières concernant le plus souvent des groupes ou des corporations qui cherchent surtout à protéger leur position dans la profession, et à empêcher aussi l'arrivée de nouveaux entrants en trop grand nombre - ce qui est d'ailleurs l'un des effets induits par la baisse des coûts de la technologie. Le numérique a aujourd'hui pour effet que tout un chacun peut devenir cadreur, ou monteur ou encore créer son propre studio d'enregistrement, moyennant dans tous les cas un investissement raisonnable.
Il a aussi une autre conséquence, moins visible pour le moment : il relativise l'importance de l'enseignement et des formations spécialisées. A l'heure actuelle c'est une tendance qui n'est pas encore pleinement réalisée en France, en raison du goût immodéré de ce pays pour les diplômes, mais dans d'autres pays, en Amérique du Nord, en Afrique ou en Asie, la tendance est là : on fabrique et on diffuse, sans se soucier de l'acquisition d'un savoir formalisé. Les coûts de production en chute libre rendant les retours sur investissement plus faciles à réaliser dans des pays où les rémunérations sont bien moins élevées que dans les pays traditionnellement producteurs de programmes (dans le même temps, ce sont des caractéristiques culturelles qui empêchent la délocalisation de la production dans les pays qui constituent les BRICS, par exemple).
Deux conséquences, donc :
- Une révolution technologique qui induit de nouveaux usages de la technologie et une baisse des coûts de production.
- Dans le même temps, une dilution progressive des identités professionnelles traditionnelles (perte de la notion de métier, disparition des corporations, affaiblissement des circuits traditionnels de la formation professionnelle...)
Le feedback c'est :
- Apparition de nouveaux outils de production, toujours plus nombreux, moins chers et plus versatiles.
- La caractéristique principale de ces nouveaux outils est qu'ils font appel pour tout ou partie aux technologies de l'information (autrement dit, chaque machine devient plus ou moins un ordinateur connecté au réseau) 
- Le cœur du système de production des innovations technologiques est en train de quitter le monde occidental et se re-localise en Extrême-Orient (ce que l'on voit bien à travers le rythme des publications scientifiques et des brevets).
Donc, et pour le dire en raccourci : au lieu de former des cadreurs ou des monteurs on ferait bien de former des ingénieurs.

Fig.1 : Ceci est une caméra

Fig.2: Ceci aussi est une caméra

On distingue principalement deux types d'innovations technologiques (celles qui nous intéressent ici) :
- Les innovations de produits
- Les innovations de procédés
(pour une définition : voir le site de l'OCDE ou le Manuel d'Oslo)
Localisation des principales entreprises innovantes dans le secteur des technologies de l'information :
- Au Japon, en Corée du Sud, en Chine
- Quelques unes aux Etats-Unis, mais elles externalisent (pour la plupart) leur production en Chine
- Il reste bien quelques grands groupes en Europe (Nokia, Siemens...) mais pour combien de temps ?
Mais ne l'oublions pas : si l'appareil photo s'est transformé, c'est aussi parce que d'autres objets techniques familiers ont dépassé leur utilisation d'origine et sont devenus "autre chose" : "[c'est ainsi que] l'objet "télévision" a accompli un saut qualitatif spectaculaire : depuis le début du XXIème siècle, en effet, c'est devenu un écran sur lequel arrivent des images et des sons provenant d'un ordinateur ou d'un serveur. Le téléviseur n'est que la composante visible d'un réseau(...) La Troisième Phase commence avec l'avènement de l'informatique et de la télématique, mais elle triomphe avec l'avènement du Net et des gadgets connectés à celui-ci. Ce phénomène a changé la nature de plusieurs objets quotidiens : la télévision était à peine plus qu'un objet domestique jusqu'à ce qu'elle soit entraînée vers les territoires du Net; la même chose est arrivée au téléphone, un autre objet "aimable" qui s'est transformé en puissante "base de lancement" vers d'autres mondes." (Raffaele Simone, Pris dans la Toile. L'Esprit aux temps du Web, p. 37, Gallimard 2012)

lundi 4 février 2013

Réforme du BTS Audiovisuel : un coup pour rien et un coup de gueule

Bon, on ne s'attardera pas sur les quelques "réformettes" en voie de validation : c'est tout à fait insignifiant, si l'on excepte le passage en "contrôle en cours de formation" (autrement dit : contrôle continu) de certains enseignements pratiques (comme ça on couvre en toute tranquillité l'incompétence manifeste de certains enseignants qui pourront faire à peu près ce qu'ils veulent avec la bénédiction de leurs proviseurs et chefs de travaux respectifs, puisque désormais il n'y aura plus de sanction par un examen national, ou plus exactement par un jury extérieur à l'établissement). En revanche, voici un texte intéressant écrit par un collègue, qui dit bien ce que nous sommes tout de même un certain nombre à penser :
 
Réduire la DLA pour plus de technique afin d'ouvrir plus de "places", y compris en montage donc, aux STI , c'est un des buts de l'apport de M. Cimelli [NDLR :  IPR en charge du BTS Audiovisuel] à cette réforme. 
D'ailleurs, chaque changement est simplement pour "récompenser" le soutien à cette réforme, des promoteurs de la réforme: aucune réflexion sur le fond, sur nos métiers, sur la réalité des options et de nos métiers.
Alors que le statut des intermittents est remis sur le tapis cette année (2003-2013). Tiens d'ailleurs voici un lien qui circule en ce moment: http://mouvement.net/analyses/enquetes/intermittence-et-emploi-culturel-une-analyse-decapante
 
 
Cela convient très bien à certains enseignants qui sont incapables de se mettre à jour ou d'accepter de devoir évoluer techniquement, le passage en CCF leur permettant de faire des cours de couture s'ils le voulaient. Certains, syndicalistes contestataires devant l'éternel, sont d'un silence assourdissant sur cette réforme !
Cela convient très bien à certains chef des travaux qui savent qu'ils n'ont pas les moyens de former correctement des étudiants (ou qui s'en cognent): ils pourront facilement avoir 100% de réussite maintenant !
Cela convient aussi à d'autres qui pensent que cela va faire ressortir leur BTS du lot par rapport à un autre avec lequel ils seraient en concurrence (en cela, ils ignorent qu'historiquement ca ne fonctionne pas comme cela... et qui ignore l'histoire est condamné à la répéter)

Au milieu, il est clair que la pertinence de nos formations, l'honnêteté de celles ci vis a vis des parents, des étudiants et même des professionnels n'existe pas. Une bonne partie s'en fout: "tant que j'ai mes heures en BTS AV, payées plus que les heures en lycée (1,25 pour 1 heure), avec un public bien plus facile et bien plus de moyens, je m'en cogne." Au milieu, ceux qui s'en inquiètent reçoivent rires et quolibets et la majorité reste silencieuse.

Ne fallait il pourtant pas réformer ?
Bien sur que si mais c'est surtout les programmes qu'il fallait réformer ! Cela fait plus de 5 ans que tombent à l'examen des notions qui ne sont pas prévus dans les programmes ! De plus, dans nos métiers, ca évolue tellement vite...
Résultats: pas un mot, depuis le début de cette histoire, sur les programmes.

Il y a aussi le référentiel de compétences. Personne n'en parle.
Or, nos métiers ont évolués depuis 2002. Quelques exemples:
- le travail de dérushage sur bande n'a rien à avoir avec celui, en AMA, sur carte ou sur disque dur.
- le poste de responsable Intercom, tache limite subalterne à l'époque du 2-fils, est devenu l'alpha et l'omega.
- la gestion des H.F est devenue bien plus complexe qu'avant.
- la multiplication des pistes vidéos et audio dans les sessions de montage, la post production son qui se fait en même temps que celle de l'image, (et d'autres choses...): tout cela nous obligent à modifier les méthodes de travail.
- le "tout-réseau", autant en vidéo qu'en son, modifie complètement la donne. On se focalise bien moins sur le signal et bien plus sur son acheminement.
- etc....
[NDLR : Et j'ajoute que le cinéma numérique implique une refonte complète du travail sur la chaine  de l'image, depuis la prise de vue et jusqu'au traitement en post-production. Le fameux workflow, dont tout le monde se gargarise, sans vraiment réfléchir aux implications en termes de formation et de transformation des métiers à venir].

De tout cela, pas un mot, pas un débat.

Et le corps enseignant, qui, malgré tout, dans sa majorité, n'est pas d'accord, ne dit rien. Il s'est levé comme un seul homme quand on leur a fait croire qu'il allait y avoir des pertes d'heures suite à la fusion des options Image et Montage.... Mais c'est le plus vieux truc du monde: on vous sort une belle couleuvre, sur laquelle tout le monde manifeste. Puis, on retire la couleuvre en disant: "ok, vous avez gagné" et tout le reste de la réforme passe, puisque les gens pensent qu'ils ont "gagné". C'est une des plus vieilles techniques du monde, que ce soit en politique, à la guerre ou aux échecs. Il faut croire qu'il serait bon de mettre des cours d'échecs en IUFM. Ah zut, suis je bête, on va les supprimer.

mercredi 19 octobre 2011

Réforme du BTS Audiovisuel : fin des opérations ?

Réunion "Luminance" du 6 octobre : l' IG a, semble-t-il, fait machine arrière. Il n'est plus question de suppression ni de réunir Montage et Image dans une seule option. On s'orienterait donc vers le maintien des spécialités actuelles, avec un renforcement des enseignements technologiques et une révision à la baisse des heures de DLA (autrement dit de la "culture générale"). A suivre.

lundi 4 juillet 2011

Fini la pellicule, fini le Chef op ?

Un article sur le site de Télérama qui va plaire à l'IG et aux "collègues" associés dans la réforme-rénovation-liquidation du BTS Audiovisuel


Fini la pellicule ? Même Roger Deakins le dit - c'est dans Movie Line du 14 février.

mercredi 9 mars 2011

BTS Audiovisuel : état des lieux avant la "Grande Réforme"

            Cannes nous écrit …
            Réunis par l’inspecteur général, M. Bergman, nos collègues de Provence-Cote d’Azur nous font part des conclusions préoccupantes de cette rencontre sur une refonte à la baisse du BTS audiovisuel, et notamment  du domaine littéraire et artistique, à la rentrée 2012.
Se rangeant à l’avis de professionnels consultés (via TF1 et France2 essentiellement),l’Inspection conclut que seules deux de nos sections –Gestion, avec plus de technique, Exploitation, avec plus de réseaux, peuvent correspondre aux besoins économiques en simples techniciens ,auxquels sont censées répondre les formations Bts .
Sur-qualifiante , en enseignement général, et notamment en DLA, discipline jugée trop exigeante, la formation actuelle, à terme, pourrait être reportée à la fac –par hypothése (rien n’étant envisagé à ce stade).Dés la rentrée 2012, en revanche, réduit à quatre groupes (et non plus options) et à 30 Heures au lieu de 32,, les BTS AV , renonçant à tout recrutement de bac littéraire et même d’enseignement général  au bénéfice exclusif d’étudiants formés en bac technique et professionnel, devra revoir ses exigences à la baisse avec une redistribution pratique qui pourrait être dommageable aux enseignements en image, son et DLA.
Se donnant pour ouvert à toutes observations et initiatives éventuelles , tout en étant convaincu de la nécessité de ces réformes , M. Bergman n’a pas caché que tout était résolument en route , et que fin avril seront en principe bouclés les textes à paraître début janvier(...)
 
Post-scriptum :document reçu
réunion  avec IG  M. Bergman le 18.02.2011
Réforme du BTS : quelques constats : BTS rénové à la demande des professionnels. Tenir compte des avancées technologiques : numérique et réseaux. Avid et TF1 ont donné leurs avis. Constats :
- Gestion de production : pas de difficulté d’emploi – mais demande de plus grandes connaissances techniques en STI
- Exploitation : beaucoup d’emplois – mais actualiser les savoirs (traitement du signal, en physique)
- Image : on demande formation plus large, mais d’un moins haut niveau (pour accompagner un JRI). Dans les grandes enseignes, les élèves d’image sont employés comme cadreurs, et non comme ingénieurs vision.
- Son : mêmes remarques : non ingénieurs, mais assistants
- Monteur : au moins cinq ans d’assistanat avant d’accéder au rang de monteur. En plus, doivent savoir faire captation son et image.
Donc : formation plus générale, moins cinéma.

De plus : formation enviée pour les moyens dont elle dispose. Nécessité de réfléchir à un mode de fonctionnement où l’on puisse monter à douze élèves par option. Il faut travailler avec une pédagogie adaptée et avec moins de moyens : c’est avec le contrôle de la DEGESCO que les programmes seront établis (= demande des professionnels et nombre d’heures imposées).

Projets professionnels : pb : maintenir le niveau atteint, ou revenir au nombre d’heures dont on dispose réellement.

Intervention de J. CRUNCHANT :  les projets sont concrets, et permettent de gagner du temps pédagogiquement.
IG : les exploitants doivent une formation complémentaire en gestion et sécurité des réseaux, mais leur niveau par ailleurs est reconnu. En outre, les projets ne doivent pas être disproportionnés : il ne faut pas doubler les 120 heures, car c’est arrivé ! D. Declef précise que tout a été recadré sur 200 heures au niveau national. P. Gautier déclare qu’il est incontestable que les progrès techniques sont énormes au moment des projets.
IG précise que les monteurs sont au-dessus des autres options intellectuellement. Mais l’administration va refuser la formation en 3 ans, qui relèverait plus d’une licence, voire d’un master. Former donc des BAC Pro en BTS : proportion acceptable : 5 ou 6 élèves dans la formation. La HD ne pose plus de pb particulier, selon IG – mais la profession veut des ingénieurs vision. Donc : le BTS va baisser en niveau, surtout dans les matières théoriques (le DLA est trop exigeant !), mais s’orientera vers des formations supplémentaires. L’objectif n’est pas de travailler en fonction de l’université, mais des professionnels et de la DEGESCO – et c’est alors à l’université de bâtir son projet ( !). Aujourd’hui, un étudiant qui a un BTS a des « crédits » qui peut aller jusqu’à 120 (ECTS) en fonction des poursuites d’études qu’il envisage. Un élève qui n’a pas le BTS pourra obtenir des crédits malgré tout. Question : comment créer des modules qui donneraient des crédits ? Les BTS ont de
s moyens donnés par le second degré, mais dépendent du supérieur : discussion entre les ministères pour la réforme. Les crédits qualifient la formation, mais pas la certification (=les conditions de l’examen).
Calendrier : application septembre 2012. Donc : un an pour se préparer. En 2013, encore BTS « actuel ». Pas baisse de niveau réelle, mais davantage de polyvalence.
Pb : passer de huit à douze étudiants. Imaginer une formation avec des options de douze élèves avec du contrôle continu. G. Camy demande s’il est possible de distribuer les étudiants en nombre différent selon les options -> oui, selon IG. De plus, aucun des 15 BTS audiovisuels de France ne fonctionne de la même façon : il faut donc harmoniser les pratiques. En particulier : le CCF pourrait porter sur le projet et le DLA, qui est dans le « collimateur » de l’IG. Le DLA coûte très cher en raison de la duplication des documents. Le RDS restera, mais pourra être évalué par moitié par un professeur extérieur. Les épreuves ponctuelles resteront donc statutairement, ne serait-ce que pour le privé. Il y aura 4 groupes plutôt que 4 options voulus par le CPC. A Cannes, envisager 40-42 élèves. Le cas échéant, faire parvenir à l’IG les suggestions par le biais de Mme Cornil.

jeudi 20 janvier 2011

Suite du feuilleton "BTS Audiovisuel en rade"

Dernier développement en date :
"Bonjour à tous

Ce petit mail afin de vous informer sur ce qui nous arrive dans notre
section du BTS audiovisuel en cette période de casse du service public
d'éducation nationale : nous avons appris lundi 10 janvier la suppression
d'une de nos 4 options du BTS audiovisuel. Cependant, comment faire de
l'audiovisuel sans cadreur (nous n'avons pas l'option image, donc ce sont
les étudiants de l'option supprimée qui s'y collent), sans éclairagistes,
sans maintenance du parc de matériel et sans responsables de la régie vidéo
?...

Bref, cette décision est d'autant plus incompréhensible que la Région de
Franche Comté investit actuellement plus de 6 millions d'euros dans un
nouveau bâtiment (normalement livrable en septembre 2011, mais 2 mois de
retard ont été pris dans le chantier), plus de 1.5 millions d'euros dans des
nouveaux matériels audiovisuels, sans compter le coût de notre déplacement
temporaire (de 3 ou 4 années, c'est selon...) dans les locaux
d'Hérimoncourt. Pour information, le coût de notre déménagement pour
retourner au Viette coûtera au bas mot 134 000 €. Quel qaspillage d'argent
public !!! Quel gaspillage de vos impôts !!! Cela valait bien le coup de
lancer ces grands travaux, de nous envoyer à Hérimoncourt et ensuite, de
vider cette formation d'une partie de sa substance, à savoir les étudiants !
Tout en sachant qu'un nouveau référentiel est annoncé pour septembre 2012,
avec certainement suppression d'une autre option (montage), un réaménagement
de l'option gestion de production où j'interviens (elle sera très
certainement vidée de son contenu...), et un maintien de l'option que le
Recteur envisage de supprimer aujourd'hui !!! Allez comprendre....

Depuis mercredi 12 janvier, nous nous sommes mis en grève. Nous espérons
tenir jusqu'au 20/1 date de la commission paritaire technique
académique(CPTA)nous concernant qui prendra alors une décision définitive
quant à l'avenir de cette formation.

Pour plus d'informations concernant ce mouvement, notre page Facebook :

http://www.facebook.com/pages/BTS-audiovisuel-Viette/175650735804751

Voilà... Si vous vous sentez concernés, de près ou de loin, par ce mouvement
de défense du service public d'éducation, n'hésitez pas à transmettre ce
mail à vos différents contacts, et surtout, VOUS POUVEZ SIGNER EN LIGNE
NOTRE PETITION :

http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=BTS2011

Dans le cas contraire, je suis désolé de vous avoir importuné avec ce
mouvement !

A très bientôt

Cordialement..."


Qui sera supprimé ? Collé au mur, liquidé... bref : stalinisé ?
On n'y comprend plus rien...

mardi 18 janvier 2011

Le commencement de la fin ?

Serait-ce déjà la fin d'une belle aventure ? Celle de l'enseignement des métiers de l'audiovisuel dans les établissements scolaires de notre si chère Education Nationale ? En tous cas la réforme du BTS commence à faire des vagues et à susciter des réactions. Voici le courrier diffusé par les camarades de Montbéliard :
Salut les collègues,
>
> Nous avons appris le lundi 10 janvier 2011 par la voix de notre
> proviseur que le Recteur décidait de supprimer l'option exploitation des
> équipements dès la rentrée prochaine à Montbéliard. Dès le mercredi,
> l'ensemble des professeurs du BTS audiovisuel a décidé d'entamer un
> mouvement de grève illimité afin de faire revenir le Recteur sur sa
> décision de suppression.
> Plutôt que de supprimer l'option exploitation et après intervention de
> M. Bergman le Recteur (en accord avec M. Bergman) nous impose
> d'appliquer CE QUE SERAIT le nouveau référentiel en nous propulsant BTS
> expérimental pour l'année prochaine.
> Le nouveau référentiel dispatcherait les options comme suit :
> - option exploitation
> - option son
> - option image+montage
> - option gestion ??? : considérée comme trop tertiaire rien n'est
> précisé sur son devenir
> Il faut prendre toutes ces infos au conditionnel tout étant encore très
> flou et la rencontre avec un inspecteur de Besançon, qui nous est
> imposée, mercredi pourrait éclaircir tout ça mais nous ne savons pas si
> nous allons accepter cette rencontre.
>
> Nous avons, sur Montbé, refusé ce diktat et considéré que la seule
> solution était une réaction immédiate et ferme. D'où notre mise en grève
> illimitée jusqu'à ?...
> Nous recevons des soutiens nombreux et variés de la population mais
> aussi de nombreux hommes politiques (de gauche, beaucoup, mais de droite
> aussi, un peu moins).
> La pétition que nous avons lancée sous forme électronique et papier a
> recueilli plus de 2000 signatures en 3 jours.
>
> Nous apprenons aujourd'hui même que nous sommes invités à une rencontre
> avec le Recteur demain matin à 11h30. Enfin, nous avons reçu également
> ce matin un communiqué de presse émanant des services du Rectorat (cf
> pièces jointes). Pour lire entre les lignes, concrètement, nous aurions
> l'an prochain 3 options à 12 étudiants, à la place des 5 options à 12
> que nous envisagions d'accueillir, du fait des nouveaux bâtiments.
> Quelles options vont disparaître ? Quelles options vont rester ? Suite
> au prochain épisode.
>
>
> La question posée "que faisons nous" est donc pleine et entière.
> On attend de savoir ce que vous décidez dans les autres BTS.
>
>
>
> les professeurs du BTS audiovisuel de Montbéliard en grève.
Et voici le communiqué du Rectorat :

lundi 22 novembre 2010

Refonte du BTS Audiovisuel : la CPC travaille... en silence

Arcueil, le SIEC, le 16 novembre : réunion pour validation des sujets de TMO. Un IPR interpellé à propos de la refonte (réforme ? mise à niveau ? liquidation ?) du BTS Audiovisuel. Peine perdue : c'est âge mûr et langue de bois. Tout au plus nous a-t-on laissé entendre que ce ne serait pas pour la rentrée 2011 (Ah bon ? Pourquoi ? Serait-ce parce que le calendrier est trop chargé... en avril 2012 ?). Enfin bref, beaucoup d'interrogations et peu d'éléments de réponse. Une fuite, cependant, qui laisse entrevoir la direction que prend cette "réforme" : il semblerait que la brochette de "professionnels" qui prennent part aux réunions de la CPC soient tous issus de la télévision... Eh bien, ça promet !

mardi 17 août 2010

Former les formateurs...

Le sujet qui fâche... Nous sommes quelques uns à réclamer des formations qui ne viennent pas : formations trop chères, pas de budget, priorité à la sécurité (sic), etc. Au moment où il est question d'une réforme importante de ce BTS, on ne peut que s'étonner de l'indifférence manifestée par l'Inspection et les Rectorats pour la formation des enseignants. Quelle crédibilité peut avoir un enseignant dont les étudiants font des stages au cours desquels ils apprennent des techniques et des procédés que lui-même ne maîtrise pas ? 
On peut d'ailleurs se demander sur quelles bases sont menées les consultations avec les "professionnels", puisqu'il faudrait au moins avoir une vision assez large et particulièrement bien documentée pour conduire ce genre de discussions. 

dimanche 8 août 2010

Le Ministère cogite !

On sait que certains "décideurs" sont déjà à l'oeuvre avec pour mission la définition d'un nouveau référentiel... et accessoirement enterrer une certaine manière d'enseigner l'audiovisuel. Le MESR, de même, a ses propres spécialistes du rapport en n exemplaires. En voici un, plutôt récent, qui s'intitule : Eléments de réflexion sur les formations technologiques courtes et tout particulièrement les sections de techniciens supérieurs

mercredi 7 juillet 2010

2ème contribution


Nouveaux métiers ou bien nouvelles qualifications pour le technicien de l’audiovisuel ?
Une refonte du Référentiel doit conduire à une réflexion plus large concernant l’existence même de cette STS dans sa forme actuelle et dans son positionnement par rapport aux industries du cinéma et de l’audiovisuel (par audiovisuel entendons : chaînes de TV, producteurs et prestataires techniques).
Une vision en termes de « métiers » - celle qui a prévalu jusqu’à ce jour – est à mon sens largement dépassée. On doit lui substituer celle de « compétences » - toujours en évolution.
Pour cela, il faut certainement abandonner l’idée d’un BTS à 5 options et une spécialisation à partir de définitions figées des « métiers » de l’audiovisuel (des idées qui ont déjà été mises en avant depuis plusieurs années).
Il faut développer l’idée de « formations », toujours en évolution (contenus adaptables, donc) et avec des passerelles de l’une à l’autre.
Les spécialisations étroites devraient disparaître (c’est déjà ce qui se passe sur le terrain pour les opérateurs ayant une formation « Image »). Il ne s’agit pourtant pas de polyvalence ! Il faut redéfinir, au contraire, le champ des enseignements de spécialité et celui des enseignements conduisant à une certaine transversalité entre les formations (toute la problématique IT à prendre en compte, bien entendu, puisque c’est la première qui vient à l’esprit).
Que deviennent les enseignements généralistes ? Moins de DLA, c’est certain (en tous cas, il n’est plus possible de continuer cet enseignement dans sa forme actuelle). En revanche, introduction d’un véritable enseignement à l’analyse de la télévision (à ce sujet, on peut déjà se tourner vers les travaux de François Jost, par exemple).
Refonte des enseignements de physique et de TES, en vue d’une meilleure prise en compte de la problématique IT et réseaux, mais aussi du traitement numérique de l’image et du son (et donc une approche double : signal et traitement de l’information).

On pourrait imaginer (par exemple) 3 intitulés de formation, rassemblant plus ou moins l’essentiel des qualifications requises à l’intérieur des organisations travaillant dans l’audiovisuel :
- Administration de systèmes audiovisuels en réseau
- Création et production sonore pour l’audiovisuel
- Prise de vues et trucages : tournage et post-production

Il est logique que sur ce blog on s’intéresse plutôt à redéfinir de nouvelles orientations pour les « spécialistes » de l’Image. Comme indiqué plus haut, un axe de réflexion pourrait conduire à imaginer une fusion entre l’enseignement des techniques de prise de vues et la post-production.
De quelle manière ? Dans quel cursus ? Quelle durée ? C’est bien évidemment ce qui reste à définir, et les quelques idées développées à la suite ne peuvent servir que de point de départ pour la réflexion…

Prise de vues et effets spéciaux : tournage et post-production

Rassembler des intitulés en apparence aussi éloignés l’un de l’autre dans une même spécialité demande des éclaircissements :
- Remise en question des spécialisations formées autour des métiers classiques du cinéma comme socle majeur de formation technique à l’audiovisuel (type BTS)
- Recherche d’une cohérence par la création d’une chaîne unique de captation, de traitement et de finition de l’image numérique : de la prise de vue à la conformation, en passant par le montage, les effets spéciaux et l’étalonnage
- D’une manière générale, ce qui est en jeu : intégration dans la formation des développements du cinéma numérique et de la HD. Ces technologies doivent servir de socle commun aux techniciens de la chaîne Image. Leurs problématiques esthétique, économique et technique serviront de fondement à la formation.
- Dès lors, le process dans une filière entièrement numérique est connu :
Captation en HD ou 2K/4K
Duplication des rushs en SD et/ou HD
Montage en virtuel
Conformation en HD ou 2K/4K
Etalonnage en HD ou 2K/4K
Elaboration du PAD HD (ou master en numérique 2K/4K)
Shoot du master en 35mm pour le tirage des copies argentiques

Un tel schéma de production ne peut exister, à l’intérieur d’une filière audiovisuelle, qu’en adoptant une approche synthétique de la formation :
- Recentrage autour des spécificités technologiques, en prenant en compte le caractère particulier de la captation en cinéma numérique
- Evolution de certains métiers : l’assistant opérateur ou certains cadreurs pourront être amenés à travailler dans une nouvelle spécialité, l’opérateur vision (ou DIT dans les pays anglo-saxons)
- Les systèmes organisés autour de la télévision ne sont plus les seuls pourvoyeurs de travail -> importance des laboratoires et des structures de post-production, ou encore des studios travaillant avec des systèmes de prise de vues spéciaux.
- Conséquence : disparition du cadreur en reportage qui laisse la place à un technicien Image aux compétences désormais centrées sur le workflow et la gestion des données en production et en post.
- Ici aussi, une double compétence signal et IT est requise.
- En montage, on peut considérer comme étant close la question de la révolution du numérique.
- La banalisation du travail technique du montage (des logiciels facilement accessibles, un travail routinier au sein des grosses structures) implique aujourd’hui la prise en compte de l’environnement technique de la post-production tout entier.
- C’est pourquoi il peut paraître intéressant de ne plus former des monteurs mais des techniciens qui connaissent l’intégralité de la mise en place et la gestion technique d’une production, jusqu’à la phase finale de la conformation et de l’étalonnage.
- Dans un tel schéma, il sera difficile de conserver leur place actuelle aux enseignements non technologiques et scientifiques.

A suivre…

mardi 6 juillet 2010

Contribution : Formations à l’audiovisuel et qualifications


Quelques éléments de réflexion sur l’évolution des métiers et la formation :

- D’abord, il faut préciser le contexte : audiovisuel, industries cinématographiques, production institutionnelle et multimédia… Qu’est-ce que cela veut dire ?
- Ensuite, il faut dire ce que l’on entend par « métiers » : ce terme recouvre-t-il une spécialité, des savoir-faire, des compétences… bien identifiés. Ou bien fait-il référence à un secteur d’activité spécifique : la production cinématographique, le multimédia, l’intégration web, la gestion et la diffusion des médias, etc.
- Enfin, quel que soit le secteur d’activité considéré, il faut s’interroger sur les évolutions à court et à moyen terme : d’abord l’impact des transformations économiques sur la structure elle-même et sur l’emploi (effet du « Big bang » de l’audiovisuel en 1982, soutien massif aux industries cinématographiques, concentrations, délocalisations, transformation des statuts et des conditions de travail…)
- Et bien sûr l’impact des évolutions technologiques sur les conditions de la production (cinématographique et audiovisuelle), sur la structure industrielle elle-même (les entreprises et leur champ d’activité) et sur l’emploi (les métiers, les évolutions professionnelles, les besoins en formation…)

Une fois qu’on a posé ces quelques idées, on peut commencer à cerner les secteurs d’activité et le rôle de la formation – ou du moins essayer de situer les formations de type technologique dans ce contexte. Donc, bien évidemment, plusieurs questions :

- Impact général des transformations technologiques sur les qualifications, les compétences et les emplois
- En parallèle : impact de la technologie sur l’infrastructure technique de la télévision (la télévision considérée comme étant le « network », c'est-à-dire le réseau de distribution et de diffusion des programmes)
- Mais aussi : impact de la technologie sur la fabrication des programmes (comment le montage non-linéaire et les structures de production en réseau ont transformé les conditions de la post-production image et son, comment l’apparition du cinéma numérique est en train de changer définitivement le rapport des techniciens et de la production à l’image de film elle-même, comment le Web est en train de changer le rapport des diffuseurs aux contenus, à leur accès et à leur présentation…)

En fin de compte, quel est le rôle de la formation, et singulièrement de la formation aux techniques, dans un contexte où on pourrait parler d’une structure socio-technique en mutation ?

- Donc, il faut essayer de dresser un constat : adaptation et adaptabilité des formations (autrement dit, les formations sont-elles adaptées et/ou adaptables ?), contenu des formations (est adéquat, doit évoluer, est à réévaluer complètement…)
- Structure des formations : bac + 2, bac + 3… Définition des spécialités (des options, mais autour de quelle définition des « métiers » ? Un tronc commun, pour qui et pour quoi ?)
- Relations avec l’industrie : à qui s’adressent ces formations ? Quel est le lien entre les besoins en formation des entreprises et l’offre actuelle, publique et privée ?
- Et donc forcément la question : à quoi ressemble la structure industrielle actuelle de l’audiovisuel ? Avons-nous d’un côté des producteurs et de l’autre des distributeurs et des diffuseurs ? Peut-on être à la fois producteur et diffuseur ? Quelles sont les implications en termes d’emploi et de formation ?
- En réalité, entre la production et la diffusion/distribution il y a un troisième secteur à considérer, celui des services de post-production (montage, mixage audio, étalonnage, duplication, maintenance… et même développement) qui est peut-être aujourd’hui celui dans lequel les perspectives d’emploi et les besoins en formation sont les plus importants. Et paradoxalement c’est là où, semble-t-il, les formations à l’audiovisuel ont le plus de mal à définir des axes d’acquisition de connaissances et de qualifications en rapport avec les besoins du secteur.
- Partant, une question (parmi d’autres) pourrait être la suivante : doit-on continuer à définir des axes de formation à partir des métiers, ou bien cette vision classique doit-elle laisser place à une formulation en termes d’acquisition de compétences ?
- Autrement dit (pour être clair) : on continue à former des « opérateurs de prise de vues » ou bien on forme des techniciens dans un cursus modulable (et forcément plus étendu) dans lequel « une certaine formation » à l’image (laquelle ?) est une option parmi d’autres : c'est-à-dire qu’ici, il faut très certainement remettre en question l’axiome fondateur de « la caméra » pour lui substituer une vision élargie de « Gestionnaire technique des données Image » ; c'est-à-dire un technicien dont les compétences s’étendraient des conditions matérielles de la prise de vues (préparation technique et maintenance des équipements, contrôle du signal et des données) à la gestion des médias enregistrés (et donc à leur suivi en post-production : étalonnage, encodage, gestion des métadonnées…). Tout ceci devient très réel dès que l’on s’intéresse aux conditions de travail entraînées par les développements conjoints de la HD et du cinéma numérique…
- Par ailleurs, on continue à former des « monteurs » ou bien on intègre, dans la post-production, l’idée qu’un technicien d’un bon niveau est amené à faire du montage mais aussi de la duplication, de la mesure de qualité, de l’encodage pour différents supports de diffusion ainsi que la gestion des médias en réseau…
- Enfin, peut-on penser vraiment à former des techniciens de « direct » (ce que voudraient être les techniciens actuellement formés en Exploitation) lorsqu’on sait que le tournage d’émissions en direct, à la télévision, est tributaire des conditions locales de la production, d’une expérience acquise sur le terrain et de compétences spécifiques sur les équipements utilisés ? Dans ce dernier cas, il semble plus réaliste de spécifier un axe de formation à dominante technologique, plus en accord avec les besoins réels des secteurs spécifiés plus haut, et aboutissant à une qualification de type « Ingénieur système » à bac + 3 (au moins). Bien entendu, les priorités de la formation actuelle (particulièrement en STS) devraient être revues, sans doute dans le sens d’une prise en compte de l’évolution des infrastructures techniques de la production, de la post-production et de la diffusion : solutions de fabrication (habillage graphique, archivage et consultation du signal), technologies de stockage et de partage des médias, gestion de la diffusion (contrôle, distribution du signal), solutions de transmission du signal (ATM, Internet, BLR, réseaux mobiles…), encodage et gestion des formats (dans le cadre des spécifications MHEG/MHP), gestion des métadonnées (acquisition, archivage, distribution, transmission…).

On voit bien que la liste est longue dès que l’on entre dans les spécificités de chaque « métier » pour dresser une liste des compétences à acquérir. Il paraît plus réaliste, à terme, d’adopter une approche transversale des questions de formation technique à l’audiovisuel : abandon des spécialités liées à une perception historique des métiers de l’audiovisuel, retour à un socle technique et scientifique en rapport avec les développements conjoints des techniques informatiques et des réseaux dans les secteurs de l’audiovisuel et de la production cinématographique, modularité de la formation, avec la possibilité, par exemple, d’effectuer un cursus diversifié : acquisition d’une spécialisation de type « Ingénierie des médias et Image » pour certains, « Post-production audionumérique et création multimédia » pour d’autres, etc. Bien évidemment, il est difficile de définir ici vers quels cursus on pourrait s’acheminer. On peut simplement montrer quelques directions…
Une nouvelle définition des qualifications et des compétences à acquérir dans un cursus technologique lié à l’audiovisuel et à la gestion des médias ne remet pas réellement en cause les spécialités professionnelles actuelles existant à la télévision et dans la production cinématographique : ainsi, pour les techniciens de la production audiovisuelle (convention collective de 1988), un Ingénieur de la vision demeure une option professionnelle reconnue, de même que, dans la filière Image, un Superviseur d’effets spéciaux ou un Opérateur spécial (Ex. : steadicamer) ont toutes les raisons d’exister. Ce sont les voies d’accès à ces métiers qui doivent être revues et probablement disparaître, en tant que telles, des cursus des formations technologiques longues.

Gestalt
20/03/2009