Un changement d'intitulé ne veut pas dire forcément que l'on passe à autre chose. Quoique... Les dernières péripéties autour de la réforme des formations technologiques (BTS surtout) nous ayant convaincus qu'il n'y avait pas grand-chose à chercher de ce côté là, il pouvait sembler plus judicieux de se recentrer sur l'essentiel : l'audiovisuel et ses transformations, déjà largement achevées autour de la question du numérique et de la production en réseau. On pourrait d'ailleurs, en paraphrasant le titre que Les Cahiers du cinéma avaient donné à leur numéro spécial consacré à cette question, dire que "la révolution numérique est terminée".
Bon d'accord, et après ? Qu'est-ce qui change réellement dans les conditions de la production, les relations de travail ou les besoins en formation ? En apparence, pas grand-chose : on continue de produire des émissions de télévision passe-plats en prime time, de tourner des comédies "populaires" pré-achetées par les chaines de télévision, de remettre régulièrement en question le statut des salariés du secteur (voir les péripéties autour de l'application de la convention collective du cinéma), de déverser chaque année des dizaines de nouveaux entrants, fraichement diplômés, sur un secteur qui n'en a pas besoin.
Pourtant, depuis quelques années maintenant, on a pu voir émerger une réflexion sérieuse (universitaire pour l'essentiel) ayant pris pour objet, d'une part les conséquences économiques et sociales de cette transformation, et d'autre part l'étude d'un nouveau paradigme, mêlant technologie et esthétique au cœur du changement.
Les enjeux intellectuels de ce débat nous paraissaient suffisamment importants pour justifier le changement d'orientation de ce site, déjà amorcé d'ailleurs : accorder une place centrale aux contributions ayant pour thème des questions telles que la convergence, le transmédia, l'économie du cinéma et des secteurs associés, les rapports entre l'esthétique et les nouvelles configurations de production en réseau... Voila le programme, tel qu'il pouvait apparaitre dans certaines contributions récentes, par ailleurs : autour du livre de Gaudreault et Marion, par exemple, La Fin du cinéma ?
Bien des questions émergent aujourd'hui, en effet, et qui ne sont pas (uniquement) liées à la technique : l'avenir des salles de cinéma (et du secteur de l'exploitation en général), celui des travailleurs dont le statut leur vaut d'être appelés "intermittents du spectacle", le développement de modalités de diffusion des contenus qualifiées d'"hybrides" (broadcast et broadband), l'émergence de nouveaux outils et de nouveaux formats de production (la "révolution" DSLR, bien sûr), l'avenir du "spectacle" télévisuel (après le flop de la 3Ds et l'arrivée du "second screen"), etc. Et puis, bien sûr, tout ceci nous renvoie à la problématique des usages. Quel sera, en particulier, l'avenir du cinéma exploité en salle ? En effet, si la France apparait comme un pays où ce secteur connait encore une relative augmentation des taux de fréquentation, on peut se demander si on n'est pas arrivé à un pic, prélude à un tassement et à une baisse prochaine avec la généralisation des nouveaux comportements de consommation des films et des produits audiovisuels en général. Ce qui a conduit à une banalisation du spectacle cinématographique et à une remise en question de la place qu'occupait la salle de cinéma comme lieu unique et intangible de la consommation de films de cinéma. Ou, comme l'écrivent Laurent Creton et Kira Kitsopanidou dans un livre récent : "(...) Force est de constater que l'appropriation explicite par l'imaginaire des nouveaux médias numériques des spécificités distinctives de l'identité de la salle oblige cette dernière à revoir sa proposition de valeur. Loin de la dé-ritualisation et de la démystification présumées de l'expérience cinématographique, les nouveaux environnements audiovisuels high-tech domestiques tentent de reproduire dans le confort de l'espace privé la sensation d'"être au cinéma"" (Les salles de cinéma, p.14)
Le programme est chargé, et la liste est loin d'être exhaustive... Alors, ouvrons l’œil et le bon !
mardi 17 décembre 2013
samedi 14 décembre 2013
Sony F5 et F55 : un filtre optique 2K en option
Tout d'abord, la disponibilité prochaine d'un nouveau filtre optique 2K (en option) pour les deux caméras : il répond au nom de CBK-55F2K. L'ajout du CBK-55F2K permet d'obtenir une image "plus douce, plus organique" (selon Sony) lorsqu'on filme en 4K. Lorsqu'on utilise le mode HFR en 2K RAW, le filtre permet d'obtenir une image plus proche de l'image cinématographique actuelle (toujours selon Sony).
Le filtre est, semble-t-il, facile à installer (voir photos ci-dessous). Infos prix et disponibilité : très prochainement.
Une question tout de même : en quoi ce filtre, dont l'utilisation revient à "dégrader" une image trop détaillée, est-il plus intéressant, à l'utilisation, qu'un "low contrast" optique, ou n'importe quel autre filtre optique permettant d'obtenir une image plus douce ? Après tout, des générations de chefs opérateurs et de photographes de talent se sont penchées sur la question du travail de l'image et de la lumière au moment de la prise de vue, dans le but d'obtenir des contours adoucis et des contrastes progressifs, et au final un rendu moins précis ou moins froidement clinique (ce que l'on reproche souvent au cinéma numérique d'aujourd'hui).
Allons-nous passer les prochaines années à tenter d'imiter le rendu des pellicules Fuji ou Kodachrome ? Etrange ironie de l'Histoire, au moment où la firme de Rochester dépose son bilan...
J'en profite pour publier deux tableaux qui synthétisent les principales différences entre les deux caméras - y compris en ce qui concerne cette question du HFR. Je n'ai pas encore vu Le Hobbit n°2. J'espère que ce sera plus convaincant que le premier...
Le filtre est, semble-t-il, facile à installer (voir photos ci-dessous). Infos prix et disponibilité : très prochainement.
Une question tout de même : en quoi ce filtre, dont l'utilisation revient à "dégrader" une image trop détaillée, est-il plus intéressant, à l'utilisation, qu'un "low contrast" optique, ou n'importe quel autre filtre optique permettant d'obtenir une image plus douce ? Après tout, des générations de chefs opérateurs et de photographes de talent se sont penchées sur la question du travail de l'image et de la lumière au moment de la prise de vue, dans le but d'obtenir des contours adoucis et des contrastes progressifs, et au final un rendu moins précis ou moins froidement clinique (ce que l'on reproche souvent au cinéma numérique d'aujourd'hui).
Allons-nous passer les prochaines années à tenter d'imiter le rendu des pellicules Fuji ou Kodachrome ? Etrange ironie de l'Histoire, au moment où la firme de Rochester dépose son bilan...
J'en profite pour publier deux tableaux qui synthétisent les principales différences entre les deux caméras - y compris en ce qui concerne cette question du HFR. Je n'ai pas encore vu Le Hobbit n°2. J'espère que ce sera plus convaincant que le premier...
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