mercredi 7 juillet 2010

2ème contribution


Nouveaux métiers ou bien nouvelles qualifications pour le technicien de l’audiovisuel ?
Une refonte du Référentiel doit conduire à une réflexion plus large concernant l’existence même de cette STS dans sa forme actuelle et dans son positionnement par rapport aux industries du cinéma et de l’audiovisuel (par audiovisuel entendons : chaînes de TV, producteurs et prestataires techniques).
Une vision en termes de « métiers » - celle qui a prévalu jusqu’à ce jour – est à mon sens largement dépassée. On doit lui substituer celle de « compétences » - toujours en évolution.
Pour cela, il faut certainement abandonner l’idée d’un BTS à 5 options et une spécialisation à partir de définitions figées des « métiers » de l’audiovisuel (des idées qui ont déjà été mises en avant depuis plusieurs années).
Il faut développer l’idée de « formations », toujours en évolution (contenus adaptables, donc) et avec des passerelles de l’une à l’autre.
Les spécialisations étroites devraient disparaître (c’est déjà ce qui se passe sur le terrain pour les opérateurs ayant une formation « Image »). Il ne s’agit pourtant pas de polyvalence ! Il faut redéfinir, au contraire, le champ des enseignements de spécialité et celui des enseignements conduisant à une certaine transversalité entre les formations (toute la problématique IT à prendre en compte, bien entendu, puisque c’est la première qui vient à l’esprit).
Que deviennent les enseignements généralistes ? Moins de DLA, c’est certain (en tous cas, il n’est plus possible de continuer cet enseignement dans sa forme actuelle). En revanche, introduction d’un véritable enseignement à l’analyse de la télévision (à ce sujet, on peut déjà se tourner vers les travaux de François Jost, par exemple).
Refonte des enseignements de physique et de TES, en vue d’une meilleure prise en compte de la problématique IT et réseaux, mais aussi du traitement numérique de l’image et du son (et donc une approche double : signal et traitement de l’information).

On pourrait imaginer (par exemple) 3 intitulés de formation, rassemblant plus ou moins l’essentiel des qualifications requises à l’intérieur des organisations travaillant dans l’audiovisuel :
- Administration de systèmes audiovisuels en réseau
- Création et production sonore pour l’audiovisuel
- Prise de vues et trucages : tournage et post-production

Il est logique que sur ce blog on s’intéresse plutôt à redéfinir de nouvelles orientations pour les « spécialistes » de l’Image. Comme indiqué plus haut, un axe de réflexion pourrait conduire à imaginer une fusion entre l’enseignement des techniques de prise de vues et la post-production.
De quelle manière ? Dans quel cursus ? Quelle durée ? C’est bien évidemment ce qui reste à définir, et les quelques idées développées à la suite ne peuvent servir que de point de départ pour la réflexion…

Prise de vues et effets spéciaux : tournage et post-production

Rassembler des intitulés en apparence aussi éloignés l’un de l’autre dans une même spécialité demande des éclaircissements :
- Remise en question des spécialisations formées autour des métiers classiques du cinéma comme socle majeur de formation technique à l’audiovisuel (type BTS)
- Recherche d’une cohérence par la création d’une chaîne unique de captation, de traitement et de finition de l’image numérique : de la prise de vue à la conformation, en passant par le montage, les effets spéciaux et l’étalonnage
- D’une manière générale, ce qui est en jeu : intégration dans la formation des développements du cinéma numérique et de la HD. Ces technologies doivent servir de socle commun aux techniciens de la chaîne Image. Leurs problématiques esthétique, économique et technique serviront de fondement à la formation.
- Dès lors, le process dans une filière entièrement numérique est connu :
Captation en HD ou 2K/4K
Duplication des rushs en SD et/ou HD
Montage en virtuel
Conformation en HD ou 2K/4K
Etalonnage en HD ou 2K/4K
Elaboration du PAD HD (ou master en numérique 2K/4K)
Shoot du master en 35mm pour le tirage des copies argentiques

Un tel schéma de production ne peut exister, à l’intérieur d’une filière audiovisuelle, qu’en adoptant une approche synthétique de la formation :
- Recentrage autour des spécificités technologiques, en prenant en compte le caractère particulier de la captation en cinéma numérique
- Evolution de certains métiers : l’assistant opérateur ou certains cadreurs pourront être amenés à travailler dans une nouvelle spécialité, l’opérateur vision (ou DIT dans les pays anglo-saxons)
- Les systèmes organisés autour de la télévision ne sont plus les seuls pourvoyeurs de travail -> importance des laboratoires et des structures de post-production, ou encore des studios travaillant avec des systèmes de prise de vues spéciaux.
- Conséquence : disparition du cadreur en reportage qui laisse la place à un technicien Image aux compétences désormais centrées sur le workflow et la gestion des données en production et en post.
- Ici aussi, une double compétence signal et IT est requise.
- En montage, on peut considérer comme étant close la question de la révolution du numérique.
- La banalisation du travail technique du montage (des logiciels facilement accessibles, un travail routinier au sein des grosses structures) implique aujourd’hui la prise en compte de l’environnement technique de la post-production tout entier.
- C’est pourquoi il peut paraître intéressant de ne plus former des monteurs mais des techniciens qui connaissent l’intégralité de la mise en place et la gestion technique d’une production, jusqu’à la phase finale de la conformation et de l’étalonnage.
- Dans un tel schéma, il sera difficile de conserver leur place actuelle aux enseignements non technologiques et scientifiques.

A suivre…

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