mardi 7 août 2012

Logique des phénomènes collectifs : quel est l'avenir du travail intermittent dans le spectacle ?

Sans doute l'irruption sur le "marché du travail" d'un nombre très important de nouveaux entrants a-t-il fini de déstabiliser un système basé...
sur un régime spécifique d'indemnisation du chômage. Pour rappel, selon Pierre-Michel Menger, et alors que "la population active française a, dans les deux dernières décennies du XXème siècle, augmenté de 7,3%, les cadres et professions intellectuelles supérieures ont vu leurs effectifs croître de 63%. Et dans ce groupe, les effectifs des professions artistiques ont eux-mêmes connu une croissance encore plus rapide, puisqu'ils ont doublé... Peu de groupes professionnels ont connu une telle expansion sur deux décennies. Plus significatif encore a été le comportement démographique des professions des arts du spectacle : leurs effectifs ont été multipliés par 2,4."
Cependant, la demande a-t-elle été au rendez-vous ? C'est à dire la consommation de films, de spectacles et de produits audiovisuels. P.M. Menger : "la réponse est négative pour ce qui concerne le spectacle vivant : les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français montrent que la fréquentation des psectacles vivants a connu une progression, mais dont l'ampleur est demeurée sans commune mesure avec celle des effectifs professionnels recensés par l'INSEE."
PMM remarque que l'évolution est différente pour les secteurs de l'industrie musicale, le cinéma et l'audiovisuel. Cependant, si la consommation de produits audiovisuels a beaucoup progressé depuis dix ans, "le comportement des consommateurs est devenu plus versatile", résultat sans doute de stratégies de segmentation motivées par le besoin de recettes publicitaires accrues. La concurrence exacerbée qui en est résulté a contribué à développer une compétition par les coûts, ce qui a conduit à ce (qu')"une partie significative des besoins de financement a été couverte par l'allègement des coûts de main-d'oeuvre, permis par le recours systématique à la flexibilité contractuelle maximale."
(Pierre-Michel Menger, "Les intermittents du spectacle. Sociologie du travail flexible", EHESS, 2011)
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lundi 6 août 2012

Pourquoi 'Spiderman' nous donne mal à la tête...

Une critique 'stéréoscopique' du travail de la 3Ds dans le dernier opus de l'araignée volante par Clyde DeSouza, sur le site de RealVision. C'est un point de vue technique, sans plus,mais c'est écrit par quelqu'un qui sait de quoi il parle. C'est intéressant pour remettre les idées en place à un moment où on entend tout et n'importe quoi sur le cinéma en stéréoscopie et alors que l'Education Nationale, non contente de former des centaines de futurs abonnés à Pôle Emploi, se mêle de vouloir montrer une nouvelle facette de ce talent particulier dans un nouveau domaine... J'espère d'ailleurs que ces brillants décideurs ont bien regardé les chiffres de vente des téléviseurs 3D depuis un an et le nombre de productions de films en relief en France avant de lancer ces nouvelles formations. Mais ce n'est peut-être pas leur préoccupation principale, comme ils le disent si bien : "non pas former à ce qui se fait, mais à ce qui se fera" (tiens, l'Education Nationale fait de la prospective maintenant ?).Mais comme le souligne Raphaël Enthoven, "la 3D se présente comme la solution d'un problème qui avant elle n'existait pas, un peu comme un pompier pyromane qui vend de la glace à un esquimau"... Ou comment les marchands de camelote électronique et de sucettes hollywoodiennes ont trouvé la recette pour renouveler leur stock de gadgets attrape-gogos.