Toujours le même débat qui continue d'alimenter la controverse entre DP, producteurs, étalonneurs... Comment évaluer l'étendue dynamique (et partant, la reproduction des contrastes) entre les supports argentiques et numériques. Après le Great Camera Shootout de Zacuto, en 2011 (voir ci-dessous le compte rendu vidéo de la session consacrée à l'évaluation de la dynamique de différentes caméras film et d-cinéma), le blog de Wolfcrow a publié la liste des nominations aux Oscars pour la meilleure photographie. Et là, a priori sans surprise, "the winner is" : Kodak Vision3, même si la firme a déposé le bilan depuis un an déjà. En effet, les sept premiers nominés utilisent cette émulsion, et il faut arriver à la 8ème place pour trouver du numérique (Arriraw). Que faut-il en conclure ? Supériorité indéniable de la pellicule sur le numérique ou conservatisme impénitent des DP hollywoodiens ? Pour nous la réponse est loin d'être évidente, car tout dépend bien sûr des conditions d'utilisation, c'est à dire des images qui sont produites pour chaque film. On comprend bien en effet que, pour Lincoln, le cahier des charges était très différent de celui de Zero Dark Thirty.
lundi 4 février 2013
Réforme du BTS Audiovisuel : un coup pour rien et un coup de gueule
Bon, on ne s'attardera pas sur les quelques "réformettes" en voie de validation : c'est tout à fait insignifiant, si l'on excepte le passage en "contrôle en cours de formation" (autrement dit : contrôle continu) de certains enseignements pratiques (comme ça on couvre en toute tranquillité l'incompétence manifeste de certains enseignants qui pourront faire à peu près ce qu'ils veulent avec la bénédiction de leurs proviseurs et chefs de travaux respectifs, puisque désormais il n'y aura plus de sanction par un examen national, ou plus exactement par un jury extérieur à l'établissement). En revanche, voici un texte intéressant écrit par un collègue, qui dit bien ce que nous sommes tout de même un certain nombre à penser :
Réduire la DLA pour plus de technique afin d'ouvrir plus de
"places", y compris en montage donc, aux STI , c'est un des buts de
l'apport de M. Cimelli [NDLR : IPR en charge du BTS Audiovisuel] à cette réforme.
D'ailleurs,
chaque changement est simplement pour "récompenser" le soutien à cette
réforme, des promoteurs de la réforme: aucune réflexion sur le fond, sur
nos métiers, sur la réalité des options et de nos métiers.
Alors
que le statut des intermittents est remis sur le tapis cette année
(2003-2013). Tiens d'ailleurs voici un lien qui circule en ce moment: http://mouvement.net/analyses/enquetes/intermittence-et-emploi-culturel-une-analyse-decapante
Cela
convient très bien à certains enseignants qui sont incapables de se
mettre à jour ou d'accepter de devoir évoluer techniquement, le passage
en CCF leur permettant de faire des cours de couture s'ils le voulaient.
Certains, syndicalistes contestataires devant l'éternel, sont d'un
silence assourdissant sur cette réforme !
Cela convient très
bien à certains chef des travaux qui savent qu'ils n'ont pas les moyens
de former correctement des étudiants (ou qui s'en cognent): ils pourront
facilement avoir 100% de réussite maintenant !
Cela convient
aussi à d'autres qui pensent que cela va faire ressortir leur BTS du lot
par rapport à un autre avec lequel ils seraient en concurrence (en
cela, ils ignorent qu'historiquement ca ne fonctionne pas comme cela...
et qui ignore l'histoire est condamné à la répéter)
Au
milieu, il est clair que la pertinence de nos formations, l'honnêteté
de celles ci vis a vis des parents, des étudiants et même des
professionnels n'existe pas. Une bonne partie s'en fout: "tant que j'ai
mes heures en BTS AV, payées plus que les heures en lycée (1,25 pour 1
heure), avec un public bien plus facile et bien plus de moyens, je m'en
cogne." Au milieu, ceux qui s'en inquiètent reçoivent rires et quolibets
et la majorité reste silencieuse.
Ne fallait il pourtant pas réformer ?
Bien
sur que si mais c'est surtout les programmes qu'il fallait réformer !
Cela fait plus de 5 ans que tombent à l'examen des notions qui ne sont
pas prévus dans les programmes ! De plus, dans nos métiers, ca évolue
tellement vite...
Résultats: pas un mot, depuis le début de cette histoire, sur les programmes.
Il y a aussi le référentiel de compétences. Personne n'en parle.
Or, nos métiers ont évolués depuis 2002. Quelques exemples:
- le travail de dérushage sur bande n'a rien à avoir avec celui, en AMA, sur carte ou sur disque dur.
- le poste de responsable Intercom, tache limite subalterne à l'époque du 2-fils, est devenu l'alpha et l'omega.
- la gestion des H.F est devenue bien plus complexe qu'avant.
-
la multiplication des pistes vidéos et audio dans les sessions de
montage, la post production son qui se fait en même temps que celle de
l'image, (et d'autres choses...): tout cela nous obligent à modifier les
méthodes de travail.
- le "tout-réseau", autant en vidéo
qu'en son, modifie complètement la donne. On se focalise bien moins sur
le signal et bien plus sur son acheminement.
- etc....
[NDLR : Et j'ajoute que le cinéma numérique implique une refonte complète du travail sur la chaine de l'image, depuis la prise de vue et jusqu'au traitement en post-production. Le fameux workflow, dont tout le monde se gargarise, sans vraiment réfléchir aux implications en termes de formation et de transformation des métiers à venir].
De tout cela, pas un mot, pas un débat.
Et
le corps enseignant, qui, malgré tout, dans sa majorité, n'est pas
d'accord, ne dit rien. Il s'est levé comme un seul homme quand on leur a
fait croire qu'il allait y avoir des pertes d'heures suite à la fusion
des options Image et Montage.... Mais c'est le plus vieux truc du monde:
on vous sort une belle couleuvre, sur laquelle tout le monde manifeste.
Puis, on retire la couleuvre en disant: "ok, vous avez gagné" et tout
le reste de la réforme passe, puisque les gens pensent qu'ils ont
"gagné". C'est une des plus vieilles techniques du monde, que ce soit
en politique, à la guerre ou aux échecs. Il faut croire qu'il serait bon
de mettre des cours d'échecs en IUFM. Ah zut, suis je bête, on va les
supprimer.
Inscription à :
Articles (Atom)