mardi 11 juin 2013

La restauration de "Richard III" commentée par Martin Scorcese

Un excellent article de Debra Kaufman, sur Creative Cow, décrit le processus qui a permis de mener à bien la restauration numérique du film de Laurence Olivier, Richard III. Ce film de 1956 avait été tourné en technicolor et VistaVision, et Laurence Olivier lui-même y tenait le rôle titre.
La stature et la renommée du réalisateur-acteur lui avaient permis alors de réunir autour de lui une équipe et des comédiens très connus à l'époque : John Gielgud, Ralph Richardson, Claire Bloom, pour ne citer que ceux-là.
Le film d'une durée initiale de 160 minutes environ, fut amputé par la suite de plusieurs scènes, qui disparurent du négatif d'origine. Récemment, The Film Foundation, un organisme crée par Martin Scorsese pour permettre de préserver la mémoire du cinéma, a entrepris une restauration numérique de ce film. La restauration au format 4K est le résultat d'une collaboration entre plusieurs organisations, dont le British Film Institue (BFI) National Archive, le MoMA, ITV Studios, Janus Films, etc.
Une partie importante du travail a été effectuée à Colorworks, une filiale de Sony Pictures.
Le travail de fourmi entrepris par les équipes a commencé avec un scan 4K du négatif - de toutes les bobines qu'il a été possible de retrouver. Le processus qui a conduit à réduire la durée du film, dans les années qui ont suivi les premières projections, consistait à couper des plans dans le négatif original. C'est ainsi que plusieurs dizaines d'images ont été perdues, précisément là où le négatif a été sectionné.
Au final, le travail a consisté, en plus de la restauration colorimétrique, a insérer pas moins d'une centaine de plans qui avaient été coupés - mais conservés - et à recréer, grâce à des techniques numériques, les photogrammes manquants suite aux coupures effectuées (voir l'exemple ci-dessous).



 Les photogrammes manquants n'étaient bien évidemment pas le seul problème : le négatif était stocké dans un endroit et les trims dans un autre, ce qui a produit une dégradation sensiblement différente des éléments et il a donc fallu les traiter différemment. Différents laboratoires ont été mis à contribution (voir l'article de Debra Kaufman).
Au final, un DCP 4K a été produit, et il est question actuellement de fournir aussi un négatif couleur en 35mm.
Un résumé du travail effectué dans cette vidéo, présentée par Martin Scorcese lui-même :


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