vendredi 12 juin 2015

4K battle (suite)

Dans le précédent article sur les caméras 4K à moins de 10K€, j'avais oublié de mentionner une nouvelle venue sur le marché : la KineMINI 4K, des chinois de Kinefinity et sa grande soeur, la KineMAX 6K. Il est clair cependant que ces caméras qui se présentent comme de véritables mécanos à configurer, avec un boitier nu auquel il faut ajouter plusieurs options afin d'obtenir une caméra susceptible d'être exploitée, ont encore à faire leurs preuves pour être prises au sérieux.
On notera par exemple que pour fournir des fichiers 4K RAW en CinemaDNG, in-camera (sans enregistreur externe), il faudra ajouter une mise à jour en option, vendue 699$. Pour l'option Hi-Speed, susceptible de permettre l'enregistrement 2K à 120 fps de séquences d'images S35 au format KNG (?), il faudra aussi débourser 699$. On peut cependant se contenter d'enregistrer en interne en 2K, avec le codec Cineform RAW, supposé être plus léger que du ProRes 422HQ. 
Le scoop cependant, c'est que Kinefinity, pour propulser sa caméra sur un marché déjà très encombré, annonce qu'elle livrera, à chaque acheteur d'une KineMINI ou d'une KineMAX, une version complète du logiciel de compositing haut de gamme SCRATCH, de la firme californienne ASSIMILATE. Lorsqu'on sait qu'une licence complète de Scratch vaut aux alentours de 3000$, on comprend que l'offre pourrait paraitre alléchante pour bon nombre de cinéastes indépendants. On remarquera cependant que Blackmagic est en avance, avec le logiciel de compositing FUSION proposé gratuitement en version de base et, bien sûr, DAVINCI RESOLVE, en passe de devenir le logiciel d'étalonnage le plus utilisé au monde.
Au total, la KineMINI pourrait devenir un concurrent sérieux pour les Sony, AJA et autres Blackmagic Design. Mais il faudrait pour cela que l'offre paraisse cohérente - avec, par exemple, un bundle proposé à moins de 10K$ - et qu'on puisse trouver des revendeurs sérieux en Europe pour assurer le service après-vente. Et, de ce côté-là, rien n'est gagné semble-t-il...


lundi 1 juin 2015

Aja, Sony, Blackmagic Design... 4K battle

Après la PXW-FS7 de Sony, puis les annonces de Blackmagic Design concernant la nouvelle URSA Mini et la Micro Cinema Camera, les deux fabricants ayant adopté des politiques de prix agressives (Blackmagic surtout), AJA n'avait pas d'autre choix à part mettre à jour ses propositions tarifaires autour de sa caméra CION
Voila qui est fait, avec une proposition "estivale" à 4995$, sachant que là aussi il ne s'agit que d'une base caméra et qu'il y a encore plusieurs accessoires à rajouter pour disposer d'un système complet.
Il n’empêche : la CION devient du coup très attractive, car son prix de revient, avec viseur, poignée et adaptateur batterie ne devrait plus être très éloigné de la FS7, bien que ces deux caméras demeurent sensiblement plus chères qu'une URSA Mini équipée.
On notera aussi qu'AJA en profite pour baisser aussi les prix de sa gamme d'enregistreurs Ki Pro, mettant par exemple le Ki Pro Quad à 2995$.
C'est Canon qui reste désormais loin derrière en termes de prix, puisque la C300 MarkII est proposée à 16000$, et l'enregistrement 4K DCI en interne ne suffit pas à faire la différence. En effet, Blackmagic propose le 4K 16:9 (4096x2304) ou 4K 2.4:1 (4608x1920) sur l'URSA Mini 4.6K et CION le 4K DCI (4096x2160). La FS7 de Sony est supposée pouvoir enregistrer en 4K DCI avec une mise à jour du firmware.
(Tous ces prix sont à rapporter bien sûr en €, sachant qu'il y a désormais une quasi-parité Euro-dollar)
On notera cependant que les seules caméras capables d'enregistrer du RAW en interne sont celles de Blackmagic Design. Encore s'agit-il d'un RAW compressé (Cinema DNG, le format mis en avant par Adobe), et les puristes trouveront sans doute cela insuffisant. Toutes les autres caméras doivent passer par un enregistreur externe, ce qui alourdit bien sûr la configuration.
C'est peut-être pour cela, d'ailleurs, que la petite Pocket Camera de Blackmagic Design a été utilisée sur deux (très) grosses productions hollywoodiennes, pour filmer des plans qui demandaient une très grande mobilité, comme ce fut le cas dans la séquence d'ouverture de Mad Max Fury Road ou dans certaines séquences d'Avengers Age of Ultron.
En tous cas la course aux prix est lancée, et ce ne sont pas les cinéastes "indie" qui s'en plaindront...
NOTE : Une comparaison intéressante est effectuée sur Wolfcrow, le site de Sareesh Sudhakaran, entre plusieurs caméras 4K, légères, ergonomiques et dont le prix en configuration complète se situe en dessous de 10K$.