mercredi 29 août 2018

'Reel Nature' : Carl Akeley pionnier du film animalier

Sur le site Sloan Science and Film, un très intéressant article par Sonia Shechet Epstein sur Carl E. Akeley, un des pionniers du film de nature, durant les premières années du XX ème siècle.
A l'époque, l’intérêt du public pour les récits mêlant l’exotisme à l’étrange, une constante au début du siècle, commandait la recherche de nouveaux sujets qui ne soient plus seulement des fictions tournées en studio. Il faut savoir qu’à partir des années 1920, les documentaires tournés en pleine nature étaient devenus un genre en vogue et les équipements utilisés dans les studios apparaissaient, de manière évidente, peu adaptés à un tel travail. Ici émerge la figure de Carl E. Akeley, conservateur de l’American Museum of Natural History, qui en plus d’être un naturaliste de renom était aussi un inventeur.Akeley était parti en Afrique pour tourner des films montrant des animaux sauvages en pleine nature. Malgré le fait qu’il emmenait avec lui les meilleurs équipements disponibles sur le marché, le résultat ne fut pas à la hauteur de ses espérances. De retour aux Etats-Unis, il s’attelle à la conception d’une caméra aux caractéristiques révolutionnaires pour l’époque. Celle-ci, simplement dénommée ‘Akeley’, est entièrement métallique et recouverte d’émail cristallin noir. Elle emporte deux magasins de 65 mètres, avec un pignon dans chaque magasin, ce qui rend leur chargement très facile. Il est possible alors de changer de magasin en dix secondes, ce qui est impossible avec n’importe quelle autre caméra. Chaque viseur est généralement apparié avec son objectif et l’ensemble, magasin et trépied compris ne pèse que 20 kilos, un record pour l’époque[1]. 
Evidemment, la caméra d'Akeley n'a pas servi seulement à filmer des animaux sauvages (Photographie publiée dans Scientific American de Mars 1918)

La caméra d’Akeley devint très rapidement l’équipement standard pour tourner des films en pleine nature et, par la suite, on vit apparaitre sur le marché d’autres caméras, plus légères et maniables, telle l’Eyemo de Bell & Howell. Cette caméra comportait une bobine fixe de 30 mètres, rechargeable en plein jour. Le ressort était remonté par un moteur électrique, son poids total n’excédait pas 3,5 kilogrammes (sans l’objectif) ce qui en faisait une des premières caméras portables à pellicule 35mm. Une variante de cette caméra pouvait filmer à 12, 16 ou 24 images par seconde. Compte tenu de sa maniabilité, elle sera adaptée et utilisée enfermée dans un caisson PVC pour le tournage du Monde du Silence.


[1] Ces développements proviennent principalement de l’ouvrage de Carl Louis Gregory, MOTION PICTURE PHOTOGRAPHY; Edited by Herbert C. McKay (Falk Publishing Co., 1927).

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